Faut-il hausser le ton ? Alors que l’engouement pour la vaccination anti Covid semble marquer le pas, les autorités se posent de plus en plus la question de l'obligation. Ces derniers temps, le taux quotidien d’injections a fortement baissé. Une situation d'autant plus regrettable que les études ont fait désormais la démonstration que les produits disponibles cassent les chaînes de contamination. Las! Même si les pouvoirs publics tablent sur une trentaine de millions de personnes complètement vaccinées à la mi juillet, on est très loin dans l’Hexagone d’une immunité collective que les experts établissent désormais autour de 80 à 85 % de la population. Mais comment y parvenir, alors que nos concitoyens s’apprêtent à partir en vacances, que les habitudes d’avant ont repris de plus belle et que le variant indien, rebaptisé Delta, gagne chaque jour du terrain ? Outre-Manche, son omniprésence a contraint le gouvernement à repousser d’un mois le «freedom day», synonyme de déconfinement total. En France, pas besoin pour l'heure de renouer avec des dispositifs restrictifs. Même si déjà quelques clusters mobilisent l’attention, pouvant justifier bientôt l’adoption de mesures au niveau local.
La question cependant n’est pas tant de savoir comment traiter les territoires touchés que de s’organiser pour évangéliser la population où qu’elle se trouve en juillet et août, afin de la convaincre de se faire (re)vacciner ici et maintenant. Aux grands maux les grands remèdes... Il y a chez nos concitoyens une profonde similarité entre l’abstention constatée récemment dans les urnes et l’attentisme face à la vaccination. P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non... Chacun argue de sa liberté retrouvée pour vaquer comme bon lui semble à ses occupations favorites. C’est le syndrome du passager clandestin. Un individualisme bien de chez nous, mais dont l’addition peut avoir des conséquences délétères si l’on n'y porte pas remède.
Dans la bataille contre le Covid, cette irrésolution est un adversaire qu’il faut combattre. Le gouvernement y semble disposé désormais, imaginant campagnes ciblées et dispositifs spécifiques d'«aller vers» pour toucher les plus éloignés du système de soins. Fort bien. A condition de se montrer aussi plus coercitif. A l’intention des soignants, Olivier Véran brandit l’obligation vaccinale si la couverture devait rester aussi médiocre dans les EHPAD à la rentrée. Il a raison. Mais il faut aller plus loin aussi en population générale, quitte à transformer le passeport sanitaire actuel en un sesame plus étroit conditionnant à la vaccination -et pas seulement à un test négatif- l’accès à tous les lieux accueillant du public, restaurants, cinémas et enceintes sportives compris. Cela n’empêcherait personne de dire non, mais chacun assumerait ainsi les conséquences de ses (non) choix...
Exergue : Certains arguent de la liberté retrouvée pour refuser la vaccination : c'est le syndrome du passager clandestin. Un individualisme bien de chez nous, dont l'addition peut avoir des conséquences délétères
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