En février dernier, l'essai vaccinal HVTN 702 mené en Afrique du Sud contre le VIH a dû être arrêté, faute d'efficacité. Pour la communauté médicale et scientifique, le coup a été dur, mais la lutte continue ! Dans « Nature Medicine », les chercheurs de l'École universitaire de médecine de Stanford donnent les premiers résultats précliniques d'un nouveau concept de vaccin contre le sida.
Ce nouveau candidat a une particularité : il active des fonctions immunitaires d'habitudes non sollicitées par les autres vaccins, à savoir l'immunité cellulaire reposant sur les lymphocytes T cytotoxiques. « La plupart des vaccins stimulent l'immunité sérique basée sur la production d'anticorps spécifiques par les lymphocytes B, explique le Dr Bali Pulendran qui a dirigé l'étude. Ce nouveau vaccin est également capable de stimuler l'immunité cellulaire et de créer une synergie entre ces deux types d'immunité. »
Les chercheurs de Stanford ont procédé à une étude randomisée sur 45 animaux répartis en trois groupes. Un premier groupe de 15 macaques rhésus a reçu plusieurs doses de la protéine virale Env additionnée d'un adjuvant. Le deuxième groupe a reçu, en plus de cette association de protéine virale et d'un ensemble de trois virus modifiés génétiquement pour qu'ils expriment la molécule Gag, connue pour stimuler l'immunité cellulaire. Le troisième groupe, est un groupe placebo chez qui seul l'adjuvant a été injecté.
Un modèle pour les futurs candidats
À l’issue de 80 semaines de suivi, les animaux ont été exposés, une fois par semaine et pendant dix semaines, à une infection vaginale par le SHIV, la version simiesque du VIH. Tous les singes du groupe contrôle ont été infectés, tandis que des animaux dans chacun des deux autres groupes ont résisté aux tentatives d'infection. La protection conférée par le vaccin Env est de 53,3 % et celle conférée par le vaccin Env+Gag est de 66,7 %. Certains animaux ont d'ailleurs résisté à la totalité des tentatives d'infection.
« Ces résultats suggèrent que les futurs candidats vaccins devraient être pensés pour activer à la fois l'immunité basée sur la production d'anticorps spécifiques et sur l'immunité cellulaire. Cette dernière est également utilisée contre d'autres pathologies comme la tuberculose, le paludisme, l'hépatite C, la grippe ou même le Covid-19 », conclut Bali Pulendran.
P Arunachalam et al. Nature Medicine (2020). DOI: 10.1038/s41591-020-0858-8
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