La septicémie sévère et le choc septique représentent la principale cause de mortalité chez les patients en unité de soins intensifs (USI). Pour améliorer la survie de ces patients, plusieurs études randomisées menées au cours des 20 dernières années ont tenté d’identifier de nouveaux traitements, mais les échecs ont abouti a l’impression que peu de progrès ont été accomplis.
Une étude rétrospective, publiée dans la revue JAMA, apporte maintenant des données positives. En utilisant le registre australo-néozélandais des patients adultes hospitalisés en USI, les auteurs ont examiné la courbe de la mortalité entre 2000 et 2012 pour les patients présentant une septicémie sévère dans les 24 heures suivant l’admission en soins intensifs (plus de 100 000 patients dans 171 USI).
Une décroissance régulière
L’analyse montre que la mortalité hospitalière par septicémie sévère a diminué régulièrement durant toute cette période, passant de 35 % en 2000 à 18,4 % en 2012, avec un taux annuel de diminution de 1,3 %.
Les auteurs démontrent en outre que pour le même niveau de gravité de la septicémie, et après plusieurs ajustements, la mortalité a diminué chaque année durant ces 13 ans. De façon étonnante, la mortalité par septicémie sévère pour les adultes relativement jeunes (moins de 44 ans) et sans comorbidités, est inférieure à 5 %.
Des changements globaux
Les raisons de ces progrès restent néanmoins incertaines. Les auteurs ignorent si de meilleures procédures diagnostiques, une antibiothérapie plus précoce et à plus large spectre, ou un traitement de soutien plus agressif en fonction de la gravité de la septicémie, ont pu jouer un rôle.
L’étude montre une amélioration similaire chez les patients non affectés de septicémie, ce qui suggère pour les auteurs « que des changements dans la pratique globale en USI, plutôt que dans la prise en charge de la septicémie, explique la plus grande partie de ces résultats» .
Dans un éditorial associé, les Drs Iwashyna et coll. estiment que « la mortalité à court terme a diminué à un tel niveau qu’elle ne reflète plus l’histoire complète de l’évolution des patients atteints de septicémie sévère »; ils soulignent « le besoin urgent de déterminer la morbidité et les résultats à plus long-terme », notamment dans les essais cliniques.
Jama 18 mars 2014, Kaukonen et coll., Iwashyna et col.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024