Alors qu’en France la montée de la cinquième vague de Covid-19 liée au variant Delta a justifié l’ouverture de la campagne de rappel à l’ensemble des adultes, des données venant d’Israël publiées dans le « JAMA Internal Medicine » proposent une mesure en vie réelle de la réduction du risque d’infection et d’hospitalisation obtenue après une troisième dose avec le vaccin de Pfizer-BioNTech.
Dans le pays, la campagne de rappel vaccinal a démarré en août 2021 chez les 60 ans et plus. Élargie rapidement aux 50 ans et plus, puis aux 40 ans et plus, elle a été ouverte aux adultes de 30 ans et plus dès le 24 août, et à l'ensemble de la population âgée de plus de 12 ans fin août, alors que le variant Delta était dominant.
Pour évaluer la réduction du risque après un rappel, les données de 306 710 patients (55 % de femmes) de 40 ans et plus, sans antécédent d’infection au Sars-CoV-2, ont été analysées pour permettre une comparaison du risque entre un schéma à deux doses et un schéma complet avec une dose de rappel.
Un pic de protection deux semaines après le rappel
Pendant la période d’étude (du 1er août au 4 octobre), 500 232 tests PCR ont été réalisés (227 380 chez ceux ayant reçu deux doses et 272 852 parmi ceux ayant reçu trois doses). Près de 15 000 tests (6,6 %) sont revenus positifs dans le groupe à deux doses contre près de 5 000 (1,8 %) dans le groupe de rappel. « Le pourcentage de positifs était le plus élevé parmi ceux qui n'avaient pas reçu de rappel et parmi ceux qui avaient reçu un rappel au cours des sept jours précédents, et était le plus faible parmi les personnes qui avaient reçu le rappel plus de deux semaines avant », relèvent les auteurs.
La probabilité d’être testé positif après une troisième dose est réduite de 86 % (RR à 0,14) de 28 à 65 jours après l’injection du rappel par rapport à un schéma vaccinal à deux doses. L’efficacité de la troisième dose par rapport à la deuxième augmente au fil du temps après l’injection du rappel.
Une analyse cas-témoins appariés met en évidence une efficacité croissante jusqu'au 20e jour de la dose de rappel par rapport à la deuxième dose : elle passe de 50 % 6 jours après le rappel à 71 % de 7 à 13 jours après le rappel, puis à 87 % de 14 à 20 jours, à 85 % de 21 à 27 jours et à 83 % de 28 à 65 jours. Par ailleurs, « après 14 jours, les risques d'hospitalisation parmi ceux qui ont reçu une dose de rappel étaient de 92 à 97 % inférieurs à ceux qui n'avaient reçu que deux doses », est-il noté.
Ces résultats préliminaires et de court terme« doivent être interprétés comme la réduction du risque d'infection chez une personne recevant la dose de rappel par rapport à une personne recevant uniquement les deux doses primaires », soulignent les auteurs, ajoutant que la réduction du risque d’infection et d’hospitalisation « s'ajoute à la réduction du risque conférée par les deux premières doses ».
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