Deux nouveaux patients australiens atteints de cancers hématologiques présentent une charge virale indétectable suite à une greffe de cellules souches. Ils sont cependant toujours sous thérapie antirétrovirale « par précaution », selon David Cooper, de l’université de Nouvelle-Galles du Sud, à Sydney.
Le chercheur a présenté les deux cas lors de la Conférence internationale sur le sida de Melbourne, en Australie. Selon lui, le traitement antirétroviral ne peut pas expliquer à lui seul un tel effondrement de la charge virale qui serait donc bien à mettre au crédit de la greffe de moelle osseuse.
Sixième année sans traitement pour le « Patient de Berlin »
En 2007, une charge virale indétectable avait déjà été obtenue chez un patient atteint de lymphome dans des circonstances similaires. Depuis sa greffe de moelle osseuse effectuée il y a six ans, le « patient de Berlin » Timothy Ray Brown ne présente toujours aucun signe d’une quelconque présence virale, malgré l’arrêt de son traitement.
L’année dernière, lors de la 7e conférence de l’International Aids Society (IAS) de Kuala Lumpur, des chercheurs de l’hôpital pour femmes de Birgham, à Boston, avaient également révélé l’existence de deux autres patients greffés qui avaient pu cesser leurs traitements antirétroviraux, bien que la charge virale était par la suite redevenue détectable au bout de plusieurs mois. C’est d’ailleurs à la suite de cette communication que David Cooper et son équipe ont commencé à éplucher les dossiers des patients ayant bénéficié d’une greffe de moelle osseuse à l’hôpital Saint Vincent de Sydney.
La greffe de cellules souches n’est pas un traitement de routine
Le premier patient australien identifié par les chercheurs avait été greffé en 2011, suite à un lymphome non hodgkinien, tandis que le second avait été greffé pour une leucémie en 2012. À cause du risque de rechute, David Cooper et son équipe se gardent pour le moment de parler de guérison, mais ils estiment que tous ces cas militent en faveur d’une action de la greffe de moelle osseuse contre les réservoirs viraux.
« Si nous pouvons comprendre quelle est la nature de cette action, cela accélérerait grandement ce secteur de la recherche », a expliqué le médecin australien, tout en précisant que l’on ne peut en aucun cas envisager la greffe de cellules souches comme un traitement de routine, compte tenu de la forte mortalité associée. Une prochaine étape consistera à mettre en commun les données des différents patients chez qui une greffe a fortement réduit la charge virale, afin d’identifier des points en commun.
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