Les variants O et P du VIH-1 que l’on retrouve chez l’homme seraient originaires des gorilles du sud-ouest du Cameroun, selon une étude internationale conduite par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et dont les résultats ont été publiés dans le « PNAS ».
Le groupe O responsable de l’infection de 100 000 personnes
Le VIH-1 a été transmis à l’homme par le chimpanzé mais aussi par le gorille, des réservoirs du virus simien de l’immunodéficience (SIV). Le VIH-1 est composé de quatre variants : M, N, O et P. Chaque variant a une histoire épidémiologique propre, ainsi l’origine des groupes M et N a été identifié en 1998, chez les chimpanzés du Cameroun et notamment chez l’espèce Pan troglodytes troglodytes. Le groupe M est à l’origine de la pandémie du sida. A contrario, le groupe N et P n’ont été signalés que chez un petit nombre de personnes, une vingtaine pour le groupe N et 2 pour le groupe P, au Cameroun. Bien que largement limité à l’ouest de l’Afrique centrale, le groupe O du VIH-1 a causé une épidémie et s’est propagé à travers le Cameroun, le Gabon, le Nigeria, le Tchad, le Niger, le Sénégal et le Togo. Au total, plus de 100 000 personnes auraient été infectées.
Mieux évaluer les risques futurs
Pour découvrir l’origine du groupe O et P, les chercheurs ont effectué une analyse moléculaire et génétique des fèces issues de gorilles sauvages du Cameroun, Gabon, République démocratique du Congo (RDC) et d’Ouganda. Pour déterminer s’ils contenaient les anticorps du SIV, les chercheurs ont utilisé le test INNO-LIA, également utilisé chez l’homme. Les résultats de ces analyses montrent que, sur 2 932 échantillons, 70 gorilles étaient positifs au SIV. Les gorilles infectés provenaient tous du sud-ouest du Cameroun. « Nos résultats indiquent que le SIV du gorille est beaucoup moins fréquent et répandu que chez les chimpanzés. Il provoque une infection limitée sur une communauté de gorilles localisée dans les plaines occidentales du sud du Cameroun », notent les auteurs. Les souches des gorilles ont ensuite été séquencées et amplifiées par PCR puis comparé aux différents variants du VIH connus chez l’homme. Le résultat révèle que le séquençage des virus chez les gorilles du sud-ouest du Cameroun est étroitement lié au groupe O et P du VIH-1 retrouvé chez l’homme, ce qui a permis aux chercheurs de conclure que les gorilles étaient la source de la transmission du VIH. « Cette étude montre que, comme les virus de l’immunodéficience simienne (SIV) infectant les chimpanzés, ceux des gorilles sont aussi capables de traverser la barrière des espèces et peuvent provoquer des épidémies », a expliqué à l’AFP Martine Peeters, virologue à l’IRD, l’une des auteurs de l’étude.
Transmission par morsures, chasse ou écorchures
Le VIH serait issu du virus simien de l’immunodéficience retrouvé chez les chimpanzés et chez les gorilles. La contamination s’expliquerait par des accidents de chasse ou par la consommation de viande de brousse, mais de nombreux facteurs peuvent intervenir dans sa propagation. « Les bouleversements liés aux migrations, à l’urbanisation massive, aux pratiques de médecine de masse (aiguilles non stériles) sont autant de co-facteurs à l’origine de la diffusion épidémique actuelle », notent les chercheurs.
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