À l’occasion de la 20e conférence AIDS 2014 de Melbourne, Christopher Murray et ses collègues ont présenté mardi les derniers résultats de la Global Burden Disease 2013 sur l’évolution entre 1990 et 2013 des poids respectifs du VIH, de la tuberculose et du paludisme.
Ils montrent une réduction de la prévalence et de l’incidence de ces trois pathologies, qui fait par ailleurs partie des objectifs du millénaire pour le développement, fixés à 2015. Il s’agit de « l’évaluation la plus complète jamais réalisée en la matière », selon Christopher Murray, réalisée grâce à la collaboration de plus de 370 chercheurs signataires de l’article.
L’impact réel des stratégies antirétrovirales
Selon ces résultats, publiés simultanément dans « The Lancet », 1,8 million de nouvelles infections par le HIV et 1,3 million de décès, portant le nombre total de malades à 29,2 millions, ont été observés en 2013. Ces chiffres sont inférieurs à ceux communiqués dans le dernier rapport de l'ONUSIDA. Selon ce rapport, 35 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH en 2013, dont 2,1 millions de patients nouvellement infectés.
Pour calculer l’incidence et la mortalité liée au VIH, les auteurs ont effectué une revue de la littérature, et se sont servis de Spectrum, un outil statistique fourni par l’ONUSIDA pour évaluer l’impact réel de l’introduction des trithérapies et de la prévention de la transmission mère enfant. Ils ont ainsi analysé différents scénarios afin de connaître le nombre d’années de vie sauvées grâce à la prévention de la transmission de la mère à l’enfant et par l’introduction des thérapies antirétrovirales.
Stabilité en Europe, augmentation en Asie
Grâce à l’introduction en 1996 des thérapies antirétrovirales et la prévention de la transmission mère enfant (PTME), ce sont 19,1 millions d’années d’espérance de vie qui ont été sauvées, dont plus de 70 % dans les pays en voie de développement. Entre 2000 et 2013, l’incidence a significativement baissé de 3,92 %, la prévalence de 0,2 % (baisse statistiquement non significative) et la mortalité de 1,54 % (non significative).
Cette baisse n’est pas homogène : certaines régions comme l’Asie Centrale et l’est de l’Asie ont au contraire enregistré une progression significative de la prévalence. L’Europe de l’Ouest quant à elle n’a pas connu de changement significatif de l’incidence et de la prévalence du VIH mais une baisse significative de 3,6 % de la mortalité associée au VIH.
Des pathologies qui marquent le pas depuis 2000
En ce qui concerne la tuberculose le nombre de malades s’élevait, en 2013, à 11,9 millions, pour 1,4 million de morts. Les auteurs notent que, depuis 2000, le changement annuel d’incidence, de prévalence et de décès est négatif en ce qui concerne le VIH et la tuberculose.
Le paludisme a connu la même trajectoire avec un peu plus de retard. Après une rapide augmentation entre 1990 et 2003, année ou l’épidémie a atteint 232 millions de cas et 1,2 million de morts, l’incidence de la maladie a entamé sa décrue. Depuis 2004, le nombre de décès d’enfants en Afrique Subsaharienne causés par le paludisme a diminué de 31,5 %.
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