Les cinq intersyndicales* de praticiens hospitaliers présenteront ce lundi à la direction générale de l’offre de soins (DGOS, ministère) les résultats de leur enquête sur la pénibilité du travail des médecins à l’hôpital.
À l’heure où le gouvernement met en place un compte pénibilité pour les salariés exposés aux travaux pénibles – dans le cadre de la réforme des retraites –, l’objectif de cette radiographie à laquelle ont contribué 4 038 PH le mois dernier est d’apporter la preuve de la nécessité d’ouvrir ce nouveau dispositif aux PH, revendication portée en vain depuis plusieurs mois par les intersyndicats.
Travail alterné et nocturne, bruit et risque chimique !
Les résultats sont éloquents. 43 % des médecins interrogés se disent concernés par le travail en équipes alternantes et par le travail atypique de nuit (au moins une heure de travail entre minuit et 5 heures du matin associé à du travail de jour en alternance, au moins 50 nuits par an). Et 10 % des sondés disent même travailler plus de 120 nuits par an. Le cumul des gardes et astreintes déplacées explique ces résultats. Par exemple, 942 médecins (23 % des sondés) estiment faire plus de 50 permanences sur place par an. Et 430 PH (10,6 %) effectuent plus de 50 astreintes déplacées par an.
Moindre, l’exposition à des agents chimiques concerne quand même 14 % des PH. Selon leur spécialité, ils citent le contact avec des radiations ionisantes, des gaz anesthésiques, du formol, certains produits radioactifs, etc.
Parmi les médecins interrogés, 12 % se déclarent exposés au bruit : il s’agit surtout de biologistes (machines, centrifugeuses, automates), radiologues (IRM), orthopédistes (moteurs scies), spécialistes de bloc et de réanimation (alarmes et machines) et urgentistes (régulation SAMU, hélicoptère). Les manutentions de charges lourdes concernent 11 % des médecins (brancardage de patients obèses au bloc, en radio, en SMUR).
Toquer à la porte de Touraine
Interrogés ensuite sur une éventuelle compensation à ces activités pénibles, 53 % des PH se disent tentés par la possibilité d’un temps de travail réduit et 48 % par une retraite anticipée (deux options prévues dans le compte pénibilité pour les salariés exposés). En revanche, seuls 14 % des PH opteraient pour une formation-reconversion ouverte en cas d’exposition au risque pendant cinq ans.
« Nous avons enfin chiffré la pénibilité et identifié les spécialités en souffrance, se félicite Jacques Trévidic, secrétaire général de la Confédération des praticiens hospitaliers. Les médecins ne doivent plus être oubliés. Si la DGOS ne nous entend pas, nous irons directement toquer à la porte de la ministre. »
*Avenir hospitalier, CMH, CPH, INPH, SNAM-HP
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