DE NOTRE CORRESPONDANTE
DES PREUVES irréfutables indiquent que de nombreux troubles mentaux (autisme, schizophrénie, trouble déficit de l’attention avec hyperactivité [TDAH] et autres) sont causés par des perturbations dans la connectivité fonctionnelle des réseaux de neurones dans le cerveau. Ces perturbations ont de fortes chances de survenir durant le développement, en particulier durant la vie fœtale. Toutefois on ignore quand et dans quel ordre la connectivité fonctionnelle des neurones émerge durant la vie fœtale.
C’est dans ce ciontexte que Thomason et coll. ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) à l’état de repos pour cartographier les connections cérébrales de 25 fœtus en bonne santé entre 24 et 38 semaines de grossesse.
Les résultats confirment la présence de connections fonctionnelles bilatérales dans le cerveau fœtal et de connections régionales dans chaque hémisphère. Sans surprise, le schéma des connections varie selon les régions et l’âge du foetus, avec une intensité croissante des connections en approchant du terme de la grossesse. Une connectivité bilatérale importante est constatée dans la moitié des 42 zones testées.
« Ces résultats améliorent la compréhension du développement du système nerveux central du foetus humain et procure une base pour voir si des agressions durant la vie fœtale jouent un rôle dans le développement ultérieur des troubles de la connectivite fonctionnelle neuronale », concluent les chercheurs.
« Cette étude montre qu’il est possible d’étudier l’activité cérébrale chez les foetus alors qu’ils sont encore dans l’utérus, cela grâce au scanner IRM externe qui ne provoque pas de risque pour la santé de la mère ou de l’enfant », explique au « Quotidien » le Dr Moriah Thomason (Wayne State University, Detroit) qui a dirigé ce travail.
« Cela aidera la communauté scientifique à étudier et à découvrir les facteurs qui influencent le développement cérébral précoce, ce qui pourrait amener à mieux comprendre comment des troubles comme l’autisme surviennent. Nous serions alors plus à même de découvrir des approches pour traiter et peut-être prévenir ces troubles. »
L’équipe envisage de continuer à définir comment les réseaux cérébraux fonctionnels se forment durant la vie fœtale (date et schémas), et de commencer à examiner quels facteurs influencent le développement de ces réseaux. L’équipe examinera également si des altérations dans la connectivité normale précèdent les maladies du développement.
« Cela nécessite un suivi à long terme des nourrissons et des enfants, ce que nous faisons actuellement. Il est important en effet de lier le développement in utero, au progrès du développement et aux résultats a long-terme. »
Thomason et coll., Science Translation Medicine, 20 février 2013.
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