L’équipe américaine qui a conduit ces travaux fondamentaux avait déjà montré que les macrophages de patients atteints de maladie d’Alzheimer peuvent répondre à la vitamine D3 et au curcumin et, ainsi, « nettoyer » l’amyloïde bêta. Mais il restait à savoir comment cela se produit.
Les chercheurs ont donc isolé des macrophages provenant de patients atteints d’une maladie d’Alzheimer (et, à titre comparatif, de sujets sains).
Ces macrophages ont été incubés pendant une nuit entière avec de l’amyloïde bêta. Puis de la vitamine D3 active (le 1,25diOH D3) a été ajoutée à certaines de ces cellules afin d’évaluer son effet sur l’absorption d’amyloïde bêta par les macrophages. Arrêtons-nous un moment pour rappeler que des travaux antérieurs de cette même équipe avaient montré la présence de deux types de macrophages : les macrophages de type I, dont la fonction est améliorée par l’adjonction de vitamine D3 et de curcuminoïdes (forme synthétique de curcumin) et ceux de type II, améliorés uniquement par l’adjonction de vitamine D3.
Revenons aux nouveaux travaux. Les chercheurs ont observé que, dans les deux types de macrophages, l’adjonction de 1,25diOHD3 joue un rôle clé en ouvrant un canal chlore spécifique (canal chlore 3, CLC3), lequel joue un rôle important dans le processus de phagocytose de l’amyloïde bêta. Les curcuminoïdes, en revanche, n’activent ce canal chlore que dans les macrophages de type I.
Les chercheurs ont également trouvé que le 1,25diOHD3 stimule fortement la transcription du canal chlore et du récepteur du 1,25diOHD3 dans les macrophages de type II.
Les mécanismes qui sous-tendent les effets du 1,25diOHD3 sur la phagocytose sont complexes et dépendants à la fois du calcium et du système MAPK, lequel permet de transmettre un signal depuis le récepteur de surface cellulaire du 1,25diOHD3 jusqu’au DNA du noyau.
« Nos résultats démontrent que la forme active de vitamine D3 peut être un important régulateur de l’activité immunitaire des macrophages en les aidant à éliminer les plaques amyloïdes, cela en modulant la régulation de gènes impliqués dans ce processus », explique l’un des auteurs.
La prochaine étape, indiquent les chercheurs, sera un essai clinique destiné à mesurer les effets de la vitamine D3 chez les patients atteints d’Alzheimer. Rappelons que d’autres équipes ont déjà montré que de faibles taux sériques de 25OHD3 peuvent être associés à un déclin cognitif.
Milan Fiala (UCLA), Patrick Griffin, Matthew Mizwicki et coll. « Journal of Alzheimer’s Disease », 6 mars 2012.
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