L’acupuncture et la douleur vues du cerveau

SI, SI, CES PETITES aiguilles vous veulent du bien ! L’acupuncture aurait bel et bien un effet antalgique, selon une étude d’IRM fonctionnelle présentée en début de semaine lors du congrès annuel de la Radiological Society of North America. L’équipe hospitalière d’Essen a observé l’intégration au niveau cérébral de signaux douloureux au cours de séances d’acupuncture. « Jusqu’à présent, le rôle de l’acupuncture sur la douleur était sujet à controverses, explique le Dr Nina Theysohn, directeur de recherche. L’activation des aires cérébrales impliquées dans la douleur était significativement atténuée par l’acupuncture. »

Dix-huit volontaires sains ont été soumis à des stimulations électriques avec ou sans acupuncture. Les clichés d’imagerie étaient réalisés dans les deux temps de l’intervention. Dans un premier temps, une stimulation électrique était envoyée à la cheville gauche. Dans un second temps, des aiguilles étaient piquées sur 3 sites du côté droit, entre les orteils, sous le genou et près du pouce. Une fois en place, un autre cliché d’IRM fonctionnelle était réalisé tandis que le courant électrique était de nouveau envoyé. Tandis que la douleur provoquait l’activation de certaines aires cérébrales - à savoir l’aire motrice et le cortex somatosensoriel controlatéraux, les aires insulaires bilatérales et le cortex somatomoteur ipsilatéral -, les signaux étaient atténués par l’acupuncture.

Selon les conclusions de Nina Theysohn, « l’acupuncture passerait par au moins deux mécanismes, en diminuant l’appréhension de façon globale, mais aussi en modulant spécifiquement le signal douloureux ». L’acupuncture calmerait l’anticipation anxieuse et la perception douleureuse, de façon comparable à l’effet placebo. L’insula antérieure impliquée dans la cognition est en effet un facteur de subjectivité dans la perception, tandis que le cortex somatosensoriel primaire montre une modulation du codage des stimuli sensoriels.