Un marqueur d’évolutivité des troubles cognitifs

L’atrophie corticale à l’IRM prédit l’Alzheimer

Publié le 11/04/2011
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« UN AMINCISSEMENT rapide du cortex est le reflet d’un phénomène dégénératif », explique le Dr Linda McEvoy, auteur principal d’une étude sur l’intérêt de mesurer l’évolution de l’atrophie corticale chez des sujets ayant des troubles cognitifs légers. D’après l’équipe de l’université de Californie à San Diego, ce marqueur en neuroimagerie permet en effet de prédire le risque de développer une maladie d’Alzheimer. Pour obtenir ces conclusions, les neuroradiologues ont comparé l’IRM cérébrale à l’inclusion à celle réalisée à 1 an d’intervalle au sein de trois groupes : témoins (203), troubles cognitifs légers (317), maladie débutante d’Alzheimer (165). L’âge des participants se situait en moyenne autour de 75 ans.

Les troubles cognitifs légers représentent une étape intermédiaire entre le déclin physiologique lié à l’âge et une démence débutante. Une maladie d’Alzheimer se déclare chez 15 à 20 % d’entre eux chaque année, alors que le phénomène ne concerne que 1 à 2 % de la population générale.

Il est apparu que le risque de développer une maladie d’Alzheimer à 1 an pouvait varier de 3 à 40 % chez les patients présentant des troubles cognitifs légers. La mesure de l’atrophie corticale sur l’imagerie initiale a permis de distinguer des sujets à faible risque de maladie d’Alzheimer de ceux pour lesquels le risque était doublé.

En comparant les clichés à 1 an, les chercheurs ont encore affiné leur évaluation en analysant le changement d’épaisseur de l’atrophie corticale. Le risque de développer un Alzheimer variait alors de 3 à 69 % chez les sujets ayant des troubles cognitifs légers. S’il n’existe pas de traitement freinateur de l’évolution de la maladie, l’identification des sujets à risque se révèle d’une grande utilité dans l’immédiat dans le cadre des essais cliniques.

Radiology, publication de juin 2011.

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : Le Quotidien du Médecin: 8942