DANS le GROUPE de 98 patients atteints d’une démence dégénérative primaire, l’intervention standardisée combinant des stimulations diversifiées a produit une stabilisation des fonctions cognitives ainsi que des capacités à conduire les activités de la vie quotidienne, alors que dans le groupe témoin, où seul le traitement usuel était donné, on enregistre un déclin de ces capacités.
Les auteurs, Elmar Graessel et coll. (Université d’Erlangen, Allemagne), se sont appuyés sur des exemples antérieurs de revues de la littérature ayant montré des améliorations à la suite d’interventions unimodales ou plurimodales.
Soins de long séjour.
Ils ont entrepris une étude longitudinale randomisée contrôlée, dans cinq maisons de soins de long séjour, avec 98 patients inclus (moyenne d’âge de 81,3 ans). Les démences vasculaires ou secondaires avaient été exclues, ainsi que les troubles neurologiques ou psychiatriques. L’étude a été désignée sous l’acronyme MAKS, chaque lettre désignant un élément du programme de stimulation (Motor stimulation, Activities of daily living, Kognitiv stimulation, Spiritual element).
L’ensemble des patients, ceux intégrés au programme comme les témoins, ont reçu le traitement habituel donné dans les institutions pour cette maladie – exercices pour réduire le risque de chutes, groupes de cuisine, entraînements mnésiques, à raison de 2 à 3 fois par semaine -, ainsi que les médicaments éventuels.
Les sessions quotidiennes commençaient par un exposé introductif (10 minutes). Une session d’exercices moteurs suivait : bowling, croquet, lancer d’une balle de tennis ou passage d’un frisbee à un autre joueur. Les patients remplissaient ensuite une série de tâches cognitives : exercices avec du papier et un crayon pour résoudre des énigmes (mots mêlés, appariement de symboles, casse-tête à deviner à plusieurs). Ensuite, pendant quarante minutes, les individus menaient des activités de la vie quotidienne (préparation d’un en-cas), ou bien une occupation créative (travail avec du bois ou du papier), ou bien une tâche simple de jardinage. Enfin, les sessions étaient closes par un « élément spirituel », les patients étant invités à discuter de sujets tels que « le bonheur », ou bien à chanter une chanson ou un hymne.
« MAKS a été élaborée pour faire réaliser des activités qui se situent aux limites des performances d’un individu. »
Fonctions cognitives et activités quotidiennes.
L’analyse a porté sur deux éléments : les fonctions cognitives, évaluées à l’aide de l’échelle ADAS-Cog (Alzheimer’s Disease Assessment Scale) et la capacité à mener à bien les activités de la vie quotidiennes, estimée à l’aide du test E-ADL (Erlangen Test of Activities of Daily Living).
Après douze mois de ce régime, l’analyse montre que ces deux éléments sont demeurés stables chez les sujets du groupe MAKS, alors qu’il y a eu un déclin chez les témoins différences moyennes ajustées de 7,7 à ADAS-Cog (p = 0,018) et de 3,6 à E-ADL (p = 0,015).
Le meilleur résultat est enregistré dans le sous-groupe des patients (n = 50) ayant une maladie d’intensité légère à modérée (effet de taille supérieure).
« Le résultat de la thérapie MAKS sur les fonctions cognitives est au moins aussi bon que celui apporté par les inhibiteurs de la cholinestérase », indiquent les auteurs. « Les résultats sur les performances dans les tâches de la vie quotidienne sont au moins deux fois supérieurs. » Ils sont en train de prolonger l’intervention, pour voir si la prévention du déclin des démences peut se maintenir sur une période plus prolongée.
BMC Medicine, en accès libre sur www.biomedcentral.com/bmcmed/
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024