LE VEGF, un facteur clef de l’angiogenèse, semble également impliqué dans la neurogenèse chez l’adulte. Des études ont par ailleurs suggéré la participation du VEGF au processus de mémorisation, mais on saisit mal la relation entre cette action et l’impact du VEGF sur la neurogenèse. L’équipe d’Eli Keshet a développé un modèle de souris transgénique, dit conditionnel, qui permet d’obtenir, de manière conditionnelle et réversible, une surexpression du VEGF (état de gain de fonction) ou son blocage (état de perte de fonction) au niveau de l’hippocampe des animaux.
Cette approche originale révèle des résultats intéressants: la surexpression du VEGF accentue à la fois l’angiogenèse, la neurogenèse et la mémoire chez les souris. En revanche, son blocage affecte les fonctions de mémoire, mais sans réduire la perfusion de l’hippocampe, ni la neurogenèse. C’est donc que la fonction du VEGF dans la perfusion de la formation cérébrale est indépendante de celle qu’il a dans la mémorisation.
Observés rapidement.
Les Israéliens constatent également un autre fait étonnant: les gains de mémoire secondaires à la surexpression du facteur de croissance, tout comme l’appauvrissement des performances de la mémoire lors de son blocage, sont observés rapidement (5 jours après l’induction du changement d’état du VEGF). C’est-à-dire bien avant que les nouveaux neurones ne soient opérants. Ce qui suggère que l’action du VEGF sur le processus de mémorisation est indépendant de son rôle dans la neurogenèse (soit la création de nouvelles cellules neuronales).
Puisque le rôle du VEGF dans la mémoire ne peut être rattaché à son action favorisant la neurogenèse, ni la perfusion de l’hippocampe, les auteurs ont étudié les changements de la potentialisation à long-terme (LTP, soit les réponses du potentiel post-synaptique), qui exprime la plasticité neuronale. La surexpression du VEGF se traduit par une augmentation significative et durable des réponses post-synaptiques in vivo au niveau du gyrus dentelé et son blocage abolit la LTP.
L’analyse séparée des différentes fonctions du VEGF grâce au système transgénique conditionnel a donc permis de mettre en évidence le rôle du facteur de croissance pléiotrope dans la plasticité neuronale, indépendamment de la neurogenèse, comme de son activité angiogénique, au travers d’une modulation exercée sur les neurones matures, comme le suggèrent les modifications précoces de la potentialisation à long-terme, avant que ne se constituent de nouvelles connexions neuronales.
Licht T., Keshet E. et coll. Reversible modulations of neuronal plasticity by VEGF. Proc Ntl Acad Sci USA (2011) Publié en ligne.
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