Dans un article paru dans « Science et Avenir », un pharmaco-épidémiologiste bordelais, le Pr Bernard Bégaud, a révélé les conclusions d’une étude qu’il a menée, à paraître dans une revue scientifique. Ses données confirment la notion que la prise de benzodiazépines au long cours favoriserait la survenue d’une maladie d’Alzheimer.
Il précisait dans un entretien avec l’AFP que « si en épidémiologie il est difficile d’établir un lien direct de cause à effet, dès qu’il existe une suspicion, il paraît normal d’agir et d’essayer de limiter les nombreuses prescriptions inutiles ».
Il marque son inquiétude devant la forte proportion de personnes de plus de 65 ans qui utilisent ces molécules le plus souvent de façon chronique. Et, selon son hypothèse, plusieurs milliers de cas de maladie d’Alzheimer seraient à mettre sur le compte de ces consommations qui dépassent les durées recommandées (12 semaines pour les anxiolytiques).
C’est à partir de la comparaison entre utilisateurs (depuis 2 ans à plus de 10 ans) et non-utilisateurs de benzodiazépines que l’équipe bordelaise a pu établir un lien. La majoration du risque serait de l’ordre de 20 à 50 %, avec un suivi de 20 ans chez près de 4 000 personnes de 65 ans et plus.
Bernard Bégaud, dans « Science et Avenir », considère son travail comme « un signal d’alerte très fort » qui devrait inquiéter les autorités sanitaires. La France étant un pays à très forte consommation de benzodiazépines. Il rappelle avoir déjà alerté à de multiples reprises l’AFSSAPS et la DGS sans trouver l’écho qu’il espérait auprès de ces instances.
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