DANS UNE affection pour laquelle aucune thérapeutique n’est proposée, un groupe de médecins américains, Karl Kieburtz (Rochester) et coll., ont obtenu des résultats encourageants. Ils ont testé chez patients atteints de chorée d’Huntington, légère à modérée, un traitement déjà testé dans la maladie d’Alzheimer, la latrepirdine.
La conception de cet essai s’est fondée sur deux notions. La première porte sur l’existence d’un seul traitement approuvé dans la maladie d’Huntington, la tétrabénazine, dont l’efficacité ne concerne que les symptômes moteurs de l’affection. La seconde est plus physiopathologique. Au cours de cette affection ainsi que dans d’autres maladies neurodégénératives, il existe une dépolarisation mitochondriale anormale, qui conduit à l’affaissement de leur membrane, aboutissant à l’apoptose des neurones. Or, il existe une molécule stabilisatrice ces membranes et qui favorise la croissance des neurites, la latrepirdine.
L’essai a été mené en double aveugle, avec tirage au sort, contre placebo. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, 91 patients ont été enrôlés. Tous étaient porteurs d’une forme légère à modérée de la chorée d’Huntington. Parmi eux, 46 ont reçu 20 mg, 3 fois par jou, de latrepirdine, 45 un placebo. L’essai thérapeutique a été mené sur 90 jours.
Moins d’effets indésirables.
L’objectif primaire de l’étude était la tolérance. La latrepirdine a été bien tolérée, puisque 87 % des patients ont poursuivi le traitement jusqu’au bout, contre 82 % de ceux sous placebo. Le taux d’effets indésirables a été similaire entre les deux groupes, avec 70 % sous latrepirdine et 80 % dans le groupe placebo. Les auteurs relèvent au passage que la molécule a occasionné moins d’effets indésirables que chez les patients traités pour une maladie d’Alzheimer. Peut-être faut-il y voir le rôle de thérapeutiques associées ou de populations différentes.
Au plan de l’efficacité, seul le Mini-Mental State Examination (MMSE), c’est-à-dire l’aspect cognitif, s’est amélioré sous traitement. Il est resté stable sous placebo. En revanche, les deux autres tests pratiqués, UHDRS (Unified Huntington’s Disease Rating Scale) et ADAS-cog (Alzheimer Disease Assessment Scale-cognitive) n’ont guère évolué sous traitement.
Les auteurs admettent que leur essai visait au départ à tester davantage la tolérance que l’efficacité. Sur ce dernier point, ils jugent l’effectif et la durée de l’essai trop faibles pour tirer des conclusions sur l’amélioration fonctionnelle des patients. Ils envisagent donc de nouveaux travaux plus spécifiquement dédiés à la cognition et au comportement.
Archives of Neurology, vol 67, n° 2, pp. 154-160.
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