AU NOMBRE des multiples questions qui se posent à propos des troubles autistiques, existe celle concernant les enfants qui régressent. C’est-à-dire ceux qui vers l’âge de 12 à 24 mois perdent une partie des acquis des mois précédents. Une autre des caractéristiques des enfants concernés par cette affection porte que le volume du crâne et du cerveau au développement plus important que la moyenne. Christine WU Nordahl et coll., de Sacramento en Californie, ont tenté de chercher un lien entre ces deux événements. Leur étude a permis de constater que, chez les garçons uniquement, une croissance rapide cérébrale vers le 4e mois augure d’un risque ultérieur de régression.
L’étude a été menée par IRM cérébrale en s’appuyant sur les données rétrospectives des périmètres crâniens des participants (de la naissance à 18 mois) et les examens cliniques (comportementaux). Au total 180 enfants ont été enrôlés : 66 témoins indemnes, 53 atteints d’un trouble autistique sans régression et 61 avec régression. Ces garçonnets et fillettes avaient entre 2 et 4 ans à l’enrôlement.
Le volume cérébral à l’IRM.
Il est apparu que le sous-groupe des enfants atteints d’un autisme avec régression avait un périmètre crânien normal à la naissance, qui s’élevait anormalement vers 4-6 mois. Alors qu’aucune perte d’acquis ne se faisait encore sentir. Leur volume cérébral à l’IRM dépassait celui des enfants des autres groupes, avec une très forte prédominance parmi les petits garçons. À l’inverse, les garçonnets n’ayant pas de signe de régression avaient un volume cérébral similaire à celui des témoins. De même pas d’écart de volume entre les fillettes autistes (n = 22) et les fillettes témoins (n = 24).
Ce constat suggère quelques réflexions. La première est qu’il doit exister divers phénotypes neurologiques associés à divers modes de début de l’autisme. L’exemple en étant la régression, dont la marque cérébrale apparaît bien avant sa traduction clinique. La seconde porte sur la vaccination qui est réalisée à ces âges, contre la rougeole, la rubéole et les oreillons. Pourrait-elle jouer un rôle dans la régression ? Les auteurs se gardent, à juste titre, d’en tirer une conclusion. Ils font remarquer le besoin d’études complémentaires afin de mieux comprendre les causes neurales sous-tendant la croissance cérébrale rapide qui précède la régression.
PNAS, édition en ligne doi/10.1073/pnas.1107560108.
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