LA RHINITE ALLERGIQUE est une pathologie fréquente puisqu’elle concernerait 30 % de la population en France ; les plus concernés sont les sujets jeunes (âge< 55 ans). « Véritable problème de santé publique, c’est une maladie des muqueuses nasales et bronchiques puisque dans 60 à 70 % des cas, on constate des stigmates d’hyperréactivité bronchique associés ; cette pathologie est en constante augmentation chaque année et altère la qualité de vie ; en effet, la symptomatologie caractérisée par des éternuements, un prurit nasal, des écoulements… impacte la vie sociétale, la respiration, la productivité. Elle compromet le bien-être nasal », plaide le Pr Élie Serrano (Toulouse) qui appelle de ses vœux que la rhinite allergique soit la prochaine grande cause nationale.
L’attitude thérapeutique dans la prise en charge de la rhinite allergique est illustrée selon lui par les résultats de l’enquête CESAR (Caractéristiques et Evaluation des Symptômes de la rhinite AlleRgique) où les anti-H1 occupe une place de premier plan : en effet, un antihistaminique oral est prescrit dans 91,7 % des cas de rhinite allergique, aux côtés de corticoïdes locaux (50,9 %), des anti-histaminiques locaux (nasal), des collyres anti-histaminiques (21,7 %)…Cette attitude s’appuie également sur les dernières recommandations ARIA (Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma) dans lesquelles les anti-histaminiques de 2e génération sont recommandés dans la rhinite allergique persistante ou intermittente.
La bilastine, un anti-H1 aux caractéristiques pharmacologiques optimisées.
L’actualité dans ce domaine concerne l’arrivée d’un nouvel anti-H1 original, la bilastine (Inorial 20 mg, Laboratoires Pierre Fabre), caractérisé par un effet antagoniste sélectif sur les récepteurs H1 périphériques, avec une absence d’affinité pour les récepteurs muscariniques. La bilastine répond ainsi aux cahiers des charges des nouveaux anti-histaminiques : une inhibition puissante et sélective des récepteurs H1, pas d’effets anticholinergiques, pas d’effet sédatif (absence d’impact sur la conduite automobile, pas de majoration des effets de l’alcool, pas de potentialisation de l’effet dépresseur lors de la coadministration avec un dépresseur du SNC - anxiolytique), une durée d’action suffisante (supérieure à 24 heures), pas d’interaction médicamenteuse et pas de cardiotoxicité (pas d’allongement du QTc). En effet, la bilastine a une absorption linéaire et rapide (dès une heure) ; cet anti-H1 n’est pas métabolisé par le foie et n’a pas de métabolites actifs, il ne nécessite pas d’ajustement de dose chez l’insuffisant hépatique ou rénal et/ou chez le sujet âgé. La bilastine n’induit pas d’interaction médicamenteuse cliniquement pertinente ; son profil de tolérance est comparable à celui du placebo.
L’efficacité clinique d’Inorial 20 mg a été évaluée dans différentes études cliniques de phase III. Les études de Friedrich Horak (1), de Bachert C. (2) et de Kuna P. (3) concernant les patients présentant une rhino-conjonctivite allergique ont démontré une efficacité de la bilastine significativement supérieure à celle du placebo et non statistiquement différente de celle des anti-H1 de 2e génération, avec une amélioration nette de la qualité de vie du patient par rapport au placebo. L’étude de Zuberbier (4) a, quant à elle, démontré l’efficacité et l’innocuité de la bilastine dans le traitement de l’urticaire chronique.
La durée de traitement recommandée est fonction de la symptomatologie de chaque patient et est limitée à la période d’exposition.
La posologie recommandée est de 1 comprimé par jour, en une seule prise, une heure avant ou 2 heures après la prise de nourriture ou de jus de fruit.
D’après la conférence de presse organisée par les Laboratoires Pierre Fabre.
Références bibliographiques :
1. Horak F. et al. Inflamm. Res. 2010 ; 59 : 391-398.
2. Bachert C. et al. Allergy 2009 ; 64 (1) : 158-65.
3. Kuna P. et al. Clin Exp Allergy 2009 ; 39 (9) : 1338-47.
4. Zuberbier et al. Allergy 2010 ; 65 (4) : 516-28.
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