En 2019 plusieurs innovations notables ont marqué l’année tant pour le diabète de type 1 que de type 2. Pour le diabète de type 1, la révolution s’est amorcée depuis deux ans, avec le recours au capteur de glycémie, qui a déjà beaucoup amélioré la qualité de vie des patients, permis de réduire les hypoglycémies et représente une aide remarquable pour parfaire le contrôle glycémique. La pompe à insuline concerne un nombre croissant d'entre eux. La boucle fermée sera opérationnelle dès 2020 en France, le système Diabeloop ayant désormais fait ses preuves, comme le système Tandem aux États-Unis. Une étape de plus pour changer radicalement la vie des patients et de leur entourage.
Mais ces avancées technologiques, couplées au développement de la télémédecine, bouleversent aussi le métier des diabétologues, en particulier dans les hôpitaux. Des modèles et organisations totalement repensés s’imposent, avec des charges inédites pesant très lourd sur les équipes – et peut-être une opportunité à saisir pour les spécialistes libéraux de s’inscrire dans cette nouvelle organisation.
Pour le diabète de type 2 aussi, les temps sont riches, de nouvelles molécules (même si les iSGLT2 n’ont toujours pas fait leur entrée sur le marché français) de nouvelles études et avancées dans la protection cardiovasculaire et rénale avec, pour corollaire, des recommandations qui se succèdent… On peut leur reprocher leur complexité, elles appellent à débat ou à controverse mais elles incitent en tout cas à reconsidérer nos pratiques. Cela pose aussi la question de leur diffusion, et de l’acquisition raisonnable de ces données par des praticiens de premier recours, qui gèrent la grande majorité des sujets ayant un diabète de type 2.
L'organisation des soins se structure, avec l’éclosion de nombreuses maisons médicales, pôles de santé et de quelques communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), afin de répondre, à la fois, à la pénurie de professionnels, à la surcharge des hôpitaux et services d’urgence, pour une meilleure coordination des soins, la délégation des tâches… Autant d'outils clés de la prise en charge des millions de sujets atteints de maladies chroniques.
Au total une année 2020 pleine de promesses, ce que le congrès de la SFD ne manquera pas d'illustrer à Bruxelles… mais il faudra attendre le mois de juin (du 2 au 5), le congrès ayant été reporté pour cause de coronavirus.
Professeur émérite, Université Grenoble-Alpes
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024