LES RECOMMANDATIONS de l’OMS préconisent un allaitement au sein pendant six mois. Les Comités de nutrition indiquent que l’on peut commencer la diversification à partir de 4 mois. Les discussions d’experts portent sur 4, 5 ou 6 mois, certainement pas avant 4 mois révolus, mais pas non plus après 6 mois.
Si la mère ne souhaite pas allaiter ou si elle ne le peut pas, l’allaitement artificiel est tout indiqué et ne présente aucun danger. La mère ne doit pas être culpabilisée.
Quels sont donc les avantages de l’allaitement au sein ? Les enfants grandissent autant et grossissent moins. Ce qui leur confère un avantage en terme de prévention de l’obésité.
Dans les pays développés, les chances de survie et les risques de morbidité sont équivalents pour l’allaitement maternel et l’alimentation par formules lactées. Dans les pays non développés, il n’en est pas de même et les avantages de l’allaitement maternel sont considérables, de par la prévention du risque infectieux (bactérien et viral) létal qu’il confère.
En France (comme dans les autres régions développées) il existe chez les enfants nourris au sein une tendance positive mais non significative vers une réduction des infections rhinopharyngées et respiratoires.
L’allaitement maternel permet-il une prévention des allergies alimentaires et respiratoires ? Beaucoup d’études ont été réalisées et les résultats sont contrastés. Il est actuellement difficile de conclure. Il n’en reste pas moins que le lait de femme est « un modèle inimitable (...) contenant des enzymes, des hormones, des peptides trophiques, des facteurs de croissance, des nucléotides, des polyamines, des immunoglobulines », en quantités adéquates, expliquent les experts du Comité de nutrition de la société française de pédiatrie.
Par ailleurs, cela présente un intérêt manifeste pour ce qui concerne l’interaction mère enfant. C’est un plaisir pour une mère d’allaiter son enfant.
L’allaitement mixte peut représenter un bon compromis et il peut être utilisé aussi longtemps que la mère le veut. Selon les recommandations de l’OMS, il peut être poursuivi pendant 2 ans. Dans les pays développés, un an est suffisant.
La diversification.
La diversification doit commencer avant 6 mois, pour s’adapter aux changements des besoins des enfants. L’allaitement au sein exclusif poursuivi au-delà de ce délai expose à une carence en fer, car le lait maternel n’en contient pas. Le lait de vache non plus, et il convient de donner des formules lactées qui sont supplémentées en fer. Les goûts de l’enfant se modifient. Dès l’âge de 4 à 5 mois il a envie de manger des morceaux.
La diversification peut être large si l’enfant n’a pas de terrain allergique et elle doit être réalisée avec des précautions dans le cas contraire (enfants dont les parents et/ou la fratrie présentent des manifestations allergiques prouvées). Chez un enfant allergique ou à risque allergique, il est conseillé de n’introduire qu’un nouvel aliment à la fois, pour interpréter plus facilement toute réaction éventuelle.
Il vaut mieux commencer par les légumes que par les fruits. C’est-à-dire par un goût non sucré. On peut habituer l’enfant à prendre du plaisir en mangeant des carottes. On peut lui donner des morceaux relativement rapidement, en laissant par exemple des morceaux de haricots verts au milieu de la purée de ce légume. L’enfant va attraper le pain et le mettre à sa bouche. Il suffit de vérifier qu’il ne se le colle pas au palais, et on peut le laisser faire.
Dans le service du Pr Dupont, on recommande de commencer le poisson et les ufs (aliments potentiellement allergisants) à partir de 6 mois.
Article rédigé d’après un entretien avec le Pr Dupont.
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