« RIEN ne remplace le sens clinique », commente le Pr Nigel Paneth, pédiatre américain, au sujet d’une étude norvégienne sur l’association entre le score d’Apgar, fondé sur l’évaluation clinique, et le risque d’infirmité motrice cérébrale (IMC).
Cette étude dirigée par le Dr Kari Kveim Lie confirme, en effet, qu’un score bas < 4 est associé à la survenue d’une encéphalopathie plus tard dans l’enfance, et ce, que le poids de naissance soit faible ou normal. Chez les enfants ayant un Apgar ≤ 3 à la naissance, la prévalence d’une IMC avant l’âge de 5 ans est ainsi 100 fois supérieure comparée à celle de ceux ayant un score à 10.
Malgré la force de l’association, les auteurs tiennent à souligner « qu’il est malgré tout rassurant que 90 % des enfants avec un Apgar faible ne développent pas d’encéphalopathie et se rétablissent rapidement ». Par rapport à l’étude américaine National Collaborative Perinatal Project, ce travail sur une cohorte dix fois plus vaste montre que l’association existe aussi, certes à un moindre degré, chez les bébés de faible poids, ce qui restait controversé jusqu’alors.
Le risque est presque 125 fois plus élevé.
L’étude a utilisé les données du registre médical des naissances de Norvège sur la période allant de 1986 à 1995, ce qui représente plus de 543 000 nouveau-nés. Parmi eux, un total de 988 avaient une IMC avant l’âge de 5 ans. En cas de poids de naissance de plus de 2 500 g, le risque d’IMC est presque 125 fois plus élevé pour un Apgar < 4 que s’il est › 8. Pour les petits poids de naissance, c’est-à-dire < 1 500 g, l’association est nettement moins forte et le risque correspondant « n’est plus » que 5 fois plus élevé. Un score d’Apgar < 4 est associé avec chacun des trois sous-groupes d’IMC spastique, quadriplégie, hémiplégie et diplégie, même si c’était surtout flagrant pour la quadriplégie près de 137 fois plus fréquente.
Le score d’Apgar est facile à calculer en pratique. C’est un reflet de la vitalité néonatale juste après la naissance. Il comporte 5 items cliniques, chacun coté de 0 à 2. À savoir le teint, la réactivité, la fréquence cardiaque, le tonus et la fréquence respiratoire. Les valeurs sont ajoutées et le score peut varier sur une échelle allant de 0 à 10. Les causes d’IMC seraient ainsi intimement liées aux facteurs diminuant la vitalité néonatale.
D’après les auteurs, un score d’Apgar bas serait le reflet de lésion cérébrale survenue pendant la grossesse ou l’accouchement. Une telle interprétation permettrait de repérer et surveiller les enfants fragiles en vue d’une éventuelle hypothermie thérapeutique. De plus en plus d’équipes pensent en effet qu’un refroidissement externe, cérébral ou corporel, pourrait être bénéfique dans les traumatismes cérébraux des nouveau-nés.
BMJ 2010;341:c4990.
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