Fin 2018, 167 310 enfants et adolescents handicapés étaient accompagnés dans des structures médico-sociales dédiées, soit 1 % de la population des moins de 20 ans, indiquent les résultats de l’enquête « ES-Handicap » de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publiés ce 17 mai.
Ces enfants et adolescents bénéficient d’un nombre croissant de structures, de places et de dispositifs d’accompagnement. « Entre 2006 et 2018, 24 710 places d’accueil et d’accompagnement ont été créées, et 25 410 personnes supplémentaires ont pu être accompagnées », souligne une première étude sur les caractéristiques des jeunes suivis. Sur la même période, les services d’éducation spécialisée et de soins à domicile (Sessad), qui interviennent au sein des différents lieux de vie via un soutien éducatif et thérapeutique individualisé, ont accompagné 70 % d’enfants et adolescents supplémentaires. Une croissance « largement supérieure à celle concernant l’accompagnement des enfants handicapés en établissement (+3 %) », lit-on.
La montée en puissance des Sessad, une « tendance de fond »
Cette « tendance de fond » s’appuie sur une augmentation des Sessad (+38 %) et des places disponibles (+67 %). Cet accompagnement concernait ainsi un quart des enfants et adolescents suivis en 2006 et plus du tiers en 2018. En parallèle, le nombre de places, notamment dans les instituts médico-éducatifs (IME), s’adressant aux enfants atteints de déficiences à prédominance intellectuelle, a stagné et le nombre de personnes accompagnées a reculé jusqu’en 2010, avant de croître légèrement (+2,3 % entre 2010 et 2014 et +3,3 % entre 2014 et 2018).
L’activité des instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques (Itep), destinés à favoriser le retour à un dispositif éducatif ordinaire ou adapté a augmenté de 9,5 % de 2006 à 2018, suivant la hausse du nombre d’établissements et de places (respectivement +28 % et +6,8 %). Fin 2018, 2 jeunes accompagnés en Itep sur 5 étaient bénéficiaires de l’aide sociale à l’enfance (ASE).
Dans l’ensemble, deux tiers des jeunes accompagnés sont des garçons. « Leur présence est particulièrement marquée dans les instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (Itep), des établissements consacrés aux enfants présentant des troubles du comportement qui perturbent leur socialisation et l’accès aux apprentissages, tandis que les établissements pour enfants polyhandicapés se rapprochent de la parité », est-il souligné.
Une légère baisse de la non-scolarisation
Si la grande majorité des jeunes entre 6 et 15 ans va à l'école, un sur dix reste toutefois non scolarisé, « cette proportion ne diminuant que légèrement depuis 2010 (8 % en 2018, contre 9 % en 2014 et 10 % en 2010) », lit-on. La scolarisation en milieu ordinaire progresse, au détriment de celle au sein de l’établissement (35 % en 2018, contre 43 % en 2010). « C’est principalement dans les établissements pour enfants polyhandicapés que les situations de non-scolarisation sont les plus fréquentes (69 %), et dans une moindre mesure dans les instituts médico-éducatifs (12 %), qui s’adressent aux enfants atteints de déficiences à prédominance intellectuelle, et les instituts d’éducation motrice (13 %) ».
Parmi les près de 170 000 jeunes handicapés accompagnés, 25 400 sont bénéficiaires de l’ASE, soit 15 % de l’ensemble, souligne une seconde étude. Au total, 9 % font l’objet d’une mesure de placement et 5 % d’une action éducative. Ils représentent ainsi environ 7 % des 355 000 mesures d’ASE recensées en France fin 2018. Ces bénéficiaires de l’ASE ont beaucoup plus souvent des troubles du psychisme, du comportement ou de la communication que les autres (47 % contre 25 %). Ils sont par ailleurs sous-représentés dans les instituts pour déficients sensoriels et moteurs et dans les établissements pour jeunes polyhandicapés.
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