LA FORMATION des pédiatres représente une part importante de l’activité de l’AFPA. La modification des modalités de développement professionnel continu (DPC), qui s’oriente d’avantage vers une évaluation individuelle des pratiques professionnelles, implique de s’adapter aux nouvelles méthodes d’évaluation, de changer les programmes, de développer des supports informatiques fiables permettant aux pédiatres de faire leurs évaluations depuis leurs cabinets… Ces évaluations individuelles laissent cependant toute leur place aux congrès annuels et aux séminaires de formation, qui permettent aux pédiatres d’être moins isolés dans leur pratique, et de se réunir autour de thématiques importantes, comme l’a montré le dernier congrès national s’étant tenu à Toulouse en juin dernier, autour des questions d’environnement, et tout particulièrement de l’impact des perturbateurs endocriniens sur le développement de l’enfant.
Former et informer.
L’information des médecins se fait depuis plusieurs années grâce au site Internet de l’AFPA. Cependant, si ce site fournit une source d’informations assez exhaustive pour les pédiatres, en termes de recommandations professionnelles et de programme de formation, une restructuration était nécessaire, afin de clarifier l’accès à cette information. La refonte du site est en cours. Parallèlement, l’AFPA, avec le soutien logistique et financier de l’INPES, met en place un site d’information grand public en pédiatrie, réalisé par des experts et destiné aux familles. Il s’agira d’un site indépendant, ayant pour objectif de faire référence en pédiatrie, dans le cadre de la promotion de la santé.
L’association a également pour ambition de participer activement et de façon rigoureuse à la recherche en pédiatrie sur des thèmes spécifiques à la médecine ambulatoire. Actuellement, plusieurs études sont en cours de lancement.
Consultation précoce du nouveau-né.
Les thèmes de réflexion sur lesquels a travaillé l’association ces derniers mois sont nombreux et sont le reflet des préoccupations des pédiatres de ville, que ce soit en néonatologie, en infectiologie, ou encore en nutrition…
L’aide à la parentalité est une des préoccupations des pédiatres au-delà de la réanimation à la naissance et de la promotion de l’allaitement. L’AFPA soutient la démarche « Initiative Hôpital Ami des Bébés ». Ce label honorifique qui pousse les maternités à s’améliorer à du mal à s’implanter en France, en l’absence de tout soutien institutionnel.
L’AFPA a beaucoup œuvré pour la mise en place de la consultation précoce du nouveau-né à la sortie de la maternité et pour sa reconnaissance dans la nomenclature. Cette consultation dans les 10 jours de vie est une étape importante de la prise en charge du nouveau-né, dans un contexte d’augmentation du nombre de sorties précoces de maternité, qui ne permettent pas de dépister certaines malformations ou pathologies infectieuses, de juger du risque de troubles de l’interaction ou de s’assurer de la bonne mise en place de l’allaitement. Sa systématisation devrait permettre de diminuer le nombre de réhospitalisations.
S’adapter à l’écologie bactérienne.
L’antibiothérapie des infections pédiatriques ambulatoires est un sujet nécessitant d’être fréquemment réactualisé. Le suivi des modifications de l’écologie bactérienne en ville est primordial pour adapter les pratiques à la réalité microbienne. Récemment, l’apparition de résistances à un antibiotique de référence dans le traitement des otites moyennes aigues du nourrisson ou les changements dans les modalités de prise en charge des pyélonéphrites, en sont des exemples parlants. L’AFPA aide les pédiatres à rester vigilants et réactifs. Elle les encourage également à s’équiper en tests de diagnostiques rapides, qui sont des outils importants en infectiologie. Par ses démarches, elle espère promouvoir et faciliter leur utilisation dans les infections urinaires, les infections à VRS ou encore la grippe.
Dans le domaine de la nutrition pédiatrique, les actualités sont nombreuses. La prévention et le dépistage précoce de l’obésité de l’enfant demandent toujours une vigilance extrême. Les conseils en nutrition du nourrisson nécessite une actualisation permanente, comme le montrent les recommandations récentes, de revenir à une diversification plus précoce, à partir de 4 mois, chez les enfants non-allaités, même en cas d’antécédents familiaux d’atopie, afin d’obtenir une meilleure induction de la tolérance.
Mieux prendre en charge les troubles des apprentissages.
Ce grand volet fait la richesse de la pédiatrie ambulatoire de même que la prise en charge du mal-être de l’enfant. Les pédiatres sont très impliqués dans la recherche et la prise en charge des difficultés instrumentales. Ces dernières années, l’attention s’est plus particulièrement portée sur les dyspraxies, les troubles de la mémoire de travail ou les troubles de l’attention et de la concentration, qui sont plus rares, mais peuvent être tout aussi handicapants que les troubles mieux pris en charge de l’apprentissage du langage. Les pédiatres sont toujours plus éveillés aux difficultés de vie scolaire de l’enfant, harcèlement, pressions psychologiques, pouvant engendrer un désinvestissement de la scolarité mais aussi des problèmes d’anxiété et de dépression. Dans un contexte plus large cependant, la maltraitance de l’enfant sous toutes ses formes reste un problème difficile, que les pédiatres cherchent à être mieux préparés à dépister et à affronter.
D’après un entretien avec le Dr Catherine Salinier, présidente de l’Association française de pédiatrie ambulatoire et pédiatre à Gradignan.
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