L’émergence de souches multirésistantes à E. coli fait réévaluer la prise en charge des infections urinaires (IU) chez l’enfant. Si le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP) de la Société française de pédiatrie ne modifie pas les recommandations de 2007 de l’ex-Afssaps, elle insiste en revanche sur 3 points importants : récupérer le plus rapidement possible le résultat des antibiogrammes afin d’adapter le traitement antibiotique si besoin ; augmenter la proportion d’enfants recevant d’emblée un traitement par aminosides (qui reste actif sur la majorité des souches BLSE) en monothérapie ; envisager le relais oral après le résultat des tests de sensibilité in vitro (détermination des CMI).
Priorité à la bandelette urinaire.
Pour ce qui est des méthodes diagnostiques, le GPIP recommande « de tenir compte de la probabilité d’IU et en particulier de pyélonéphrite aiguë (PNA) en fonction d’un certain nombre de facteurs de risque ». Ainsi, « en dehors d’un sepsis qui justifie la pratique d’un recueil systématique et urgent », en cas de fièvre sans point d’appel, le recueil urinaire n’est justifié que : chez le nourrisson de moins de 3 mois ; en cas de fièvre› 39 °C depuis plus de 48 heures et/ou en cas d’antécédent de PNA ou d’uropathie entre 3 mois et 2 ans. Les pédiatres ajoutent qu’au-delà de l’âge de 3 mois, la présence d’un point d’appel à la fièvre, notamment respiratoire, « rend la pratique du recueil urinaire inutile même en cas de fièvre élevée ».
Prélèvement au jet
Pour ce qui est du diagnostic, sauf cas particuliers (nourrisson ‹ 3 mois, neutropénie, état de choc), il n’est pas recommandé de demander un ECBU sans BU (bandelette urinaire) préalable positive pour les leucocytes et/ou les nitrites. Quant au mode de prélèvement, le recueil par poche urinaire est remis en cause, compte-tenu de la très faible valeur prédictive positive. Il vaut mieux lui préférer le prélèvement au jet, voire le cathétérisme urétral et la ponction sus-pubienne selon l’urgence et les habitudes du service.
Halte à la cystographie systématique
Le GPIP prend position pour une forte réduction de la prescription de cystographie rétrograde et des antibioprophylaxies, sauf circonstances particulières (récidives, anomalies majeures à l’échographie). « Si l’on exclut les cas d’hypoplasie/dysplasie rénale (...), la quasi-totalité des reflux vésico-urétéraux (RVU) révélés par une pyélonéphrite ne justifient ni d’antibioprophylaxie, ni de traitement chirurgical ou endoscopique car ils guérissent dans la majorité des cas. » Quant à l’antibioprophylaxie, alors que « les preuves de(son) effet préventif (...) sur la récidive des pyélonéphrites ou des cicatrices rénales ne sont plus considérées comme suffisantes », elle favorise l’émergence et la diffusion de souches résistantes. Et de conclure qu’« un diagnostic et un traitement précoces peuvent contribuer à réduire le risque de cicatrices rénales ».
Archives de Pédiatrie 2012 ; 19 :S124-S128.
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