La santé de l’enfant est considérée comme satisfaisante en raison des progrès techniques de ces trente dernières années ; il n’y a donc pas d’urgence à réfléchir sur sa prise en charge. Et cependant, les médias se font régulièrement le relais de colloques, études, rapports, sur le suicide, l’incivilité, la violence, l’insécurité en milieu scolaire, les addictions, la maltraitance (souvent invisible), etc. Les bilans OCDE/UNICEF récents soulignent la mauvaise place de la France au sein des pays industrialisés (16e sur 25 en 2009, 15e sur 24 en 2010 dans le domaine de la santé). On s’interroge sur le rôle des mutations sociales et de la pauvreté aggravant les situations de vulnérabilité. Il est urgent d’y réfléchir et d’agir. Mais les décisions politiques demeurent ponctuelles, sans vision transversale des besoins de l’enfant et de sa famille au cours de son développement. Une vision globale de celui-ci devrait s’appuyer sur un plan de Santé publique de l’enfant (de la naissance à 18 ans) soutenu au plus haut niveau de l’État. Il permettrait de faire participer tous les acteurs impliqués dans la prévention, l’accompagnement, l’éducation, les soins, l’environnement social ; de proposer des modèles d’organisation cohérente du suivi et du « prendre soin » alliant progrès scientifiques, humanité et respect de l’enfant et de sa famille ; d’améliorer la formation initiale et continue (transdisciplinaire) des professionnels et d’évaluer l’impact de cette politique. Il ne s’agit pas de faire plus, mais mieux et d’en évaluer les résultats.
Éditorial
À la recherche du temps perdu…
Publié le 17/11/2011
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Pr DANIÈLE SOMMELET CHU de Nancy
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Source : Bilan spécialistes
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