Le Pr Alain Fischer a reçu ce jeudi, le Japan Prize, pour ses travaux sur les thérapies géniques. « La thérapie génique est un des traitements les plus avancés et révolutionnaires du XXIe siècle pour les maladies génétiques et réfractaires », a salué le comité de scientifiques qui lui a remis le prix en même temps qu’à son « éminent » confrère américain Theodore Friedman. Assorti d’une récompense de 50 millions de yens (390 000 euros), le Japan Prize est remis annuellement dans des catégories scientifiques différentes.
Approche inédite
Avec son équipe composée des chercheuses Marina Cavazzana et Salima Hacein-Bey-Abina, ses associées depuis plus de 20 ans, le Pr Alain Fischer avait annoncé en 2000 le premier succès de thérapie génique chez des enfants atteints d’un déficit immunitaire rare, le déficit immunitaire combiné sévère lié à l’X (DICS-X). L’approche alors inédite en pédiatrie a été appliquée à d’autres maladies génétiques.
La thérapie génique, qui a dépassé la traditionnelle greffe de cellules souches hématopoïétiques, permet à ces enfants désormais « de vivre une vie normale ». Son équipe a récemment publié de nouveaux résultats chez six patients atteints de syndrome de Wiskott-Aldrich.
Hommage au Prix Nobel Shinya Yamanaka
Le Pr Alain Fischer, chef de service à l’hôpital Necker (Paris) de 1996 à 2012, est directeur de l’Institut Imagine depuis 2007 et professeur titulaire de la chaire de médecine expérimentale au Collège de France en 2014. Il est l’auteur de 600 publications scientifiques depuis 1978.
« Ce qui m’a toujours intéressé, c’est de comprendre les mécanismes des maladies génétiques et de les traiter, mais aussi avec l’idée que cela peut servir dans quelques cas à mieux appréhender des pathologies moins rares, en comprenant mieux comment le système immunitaire fonctionne », a-t-il expliqué à l’AFP. Il a ajouté : « Les Japonais sont justement très forts en immunologie ainsi que dans le domaine cellulaire, avec notamment la création des cellules souches iPS par Shinya Yamanaka. » Ce dernier a reçu en 2012 le Prix Nobel pour ses travaux. « Les travaux de M. Yamanaka sont une révolution biologique majeure et d’une importance absolument essentielle », a souligné M. Fischer, mais on est encore loin selon lui des applications cliniques courantes.
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