L’enseignement par simulation

Mieux gérer les urgences

Publié le 19/11/2018
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L’enseignement par simulation s’est développé très rapidement en France depuis une dizaine d’années. La plupart des centres hospitalo-universitaires sont désormais dotés d’unités dédiées où différentes modalités de simulation se côtoient : mannequins en plastique basse et haute-fidélité, patients standardisés, simulateurs virtuels. Cet enseignement arrive à maturité, et sa place est désormais parfaitement définie. Complémentaire des autres modalités d’apprentissage, il s’insère après les cours théoriques permettant d’acquérir les connaissances fondamentales, et avant la pratique en conditions réelles.

En formation initiale

Du point de vue de l’enfant, c’est l’assurance de soins plus efficaces et plus sûrs. Du point de vue du médecin en apprentissage, c’est l’occasion de transformer ses connaissances théoriques en applications pratiques. L’enseignement par simulation permet une exposition répétée et standardisée aux situations d’urgence. Travailler ces situations permet de gagner en confiance en soi, tout en progressant en connaissances et compétences.

L’utilisation de la simulation au cours des études médicales est actuellement fortement promue par le ministère de la Santé. La simulation y est considérée comme une modalité d’apprentissage des compétences. Elle pourrait également devenir une modalité d’évaluation des compétences cliniques et relationnelles des étudiants en médecine à l’issue de leur deuxième cycle.

En formation continue

En formation continue, la simulation a également de nombreux avantages. Pratiquée au sein même des services de pédiatrie (simulation in situ), elle permet de travailler en équipe la gestion de situations d’urgence, de gagner en compétence, de souder les équipes et d’identifier des problématiques organisationnelles.

Pratiquée dans des centres agréés, elle permet de tester ses compétences, à l’instar des pilotes d’avion qui effectuent régulièrement des exercices sur simulateur pour vérifier leur application des procédures d’urgence. Il est probable que, sur le même modèle, la simulation devienne l’une des modalités autorisant la certification régulière des compétences des médecins tout au long de leur vie professionnelle.

En éducation thérapeutique

La simulation ne se limite plus à la formation des médecins ; elle est désormais une méthode d’éducation thérapeutique des familles d’enfants malades, qui tout comme les jeunes médecins, rencontrent des difficultés à appliquer les protocoles d’actions qui leur sont remis. Par exemple, l’université Paris Descartes et le service de pneumologie pédiatrique de l’hôpital Necker - Enfants malades ont développé une application à destination des parents d’enfants asthmatiques de moins de 6 ans. Ce simulateur virtuel baptisé Effic’Asthme, disponible gratuitement sur iOS et Android à partir de décembre 2018, permettra aux parents de s’entraîner à gérer une crise d’asthme de leur enfant à domicile.

 

« Tout comme les jeunes médecins, les parents rencontrent des difficultés à appliquer les protocoles d’action »

Chef de Clinique Assistant, Service de Pneumologie et Allergologie Pédiatrique, Hôpital Universitaire Necker Enfants Malades (APHP)

David Drummond

Source : Bilan Spécialiste