Malgré la crise sanitaire, les travaux de la commission d’experts sur les « 1 000 premiers jours » de l’enfant, présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, se sont poursuivis. Le rapport qui devait être remis en avril au Président de la République, le sera finalement « début septembre », a indiqué Adrien Taquet, secrétaire d’État en charge de l’enfance.
« La crise a conforté la nécessité de mieux accompagner à la parentalité et d'investir dans l'enfance autant que nécessaire », a-t-il estimé lors d’un point d’étape, esquissant les grandes lignes des mesures qui seront annoncées à la rentrée et dont certaines pourraient être inscrites dans le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
Vers un allongement du congé paternité ?
La question de l’allongement du congé paternité semble notamment sur la table. L'amélioration des congés accompagnant la naissance d'un enfant est ressortie comme une préoccupation majeure parmi plus de 10 000 parents consultés en ligne par le gouvernement. Le coût d’une telle mesure est chiffré entre 20 et 25 millions d’euros par journée supplémentaire, estime Adrien Taquet.
Un autre enjeu porte sur l’information délivrée aux jeunes parents, souvent « paumés » face à des informations « surabondantes » et parfois « contradictoires », constate le secrétaire d’État. Les parents doivent pouvoir disposer d’un « lieu où trouver de l’information », alimentée par des « sources scientifiques », appuie la psychologue Isabelle Filliozat, membre de la commission.
La création d’un parcours « adapté, personnalisé » est également avancée : il s’agit, explique le Pr Alexandra Benachi, obstétricienne et membre de la commission, de proposer « un suivi global, prenant en compte la mère, l’enfant, mais aussi le couple et la famille ». Dans la même optique, l’idée d’un référent unique pour un suivi de la grossesse aux deux premières années de l’enfant est évoquée par les experts.
Un « changement épistémologique »
Les enjeux sont multiples : réduire le nombre de dépression post-partum, qui reste à un taux de 10 à 15 % depuis des décennies, mieux repérer, et plus précocement, les troubles du neuro-développement, diffuser plus efficacement les messages de prévention et les recommandations, etc. Une formation renforcée de tous les professionnels intervenant autour de la périnatalité et de la petite enfance est également citée.
La notion des « 1 000 jours » est qualifiée de « changement épistémologique » par le Pr Boris Cyrulnik. Le président de la commission d’experts rappelle que les pays du nord de l’Europe qui ont mis en œuvre ce type d’approche constatent notamment un recul de l'illettrisme et du taux de suicide chez les adolescents. « S’occuper des bébés, de la grossesse aux premières années, est investissement avec un très bon retour », souligne-t-il.
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