• Retard du coucher
Ces vingt dernières années, de nombreuses études ont montré une réduction de 30 à 60 minutes de la durée du sommeil dans la petite enfance, l’enfance et l’adolescence. Certaines ont même mis en lumière que le manque de sommeil le plus prononcé concernait les enfants de moins de 5 ans, notamment du fait d’un retard de l’heure du coucher. Des études plus récentes ont suggéré que la qualité du sommeil chez les jeunes enfants est souvent compromise et que les perturbations du sommeil dans cette tranche d’âge peuvent devenir chroniques.
Un raccourcissement de la durée du sommeil a été associé à un accroissement des facteurs de risque cardio-vasculaires comme l’obésité, l’HTA et l’élévation de l’HbA1c.
Des travaux dans lesquels étaient inclus des enfants de moins de 5 ans ont trouvé une association inverse entre la durée du sommeil, l’obésité et les facteurs de risque cardio-vasculaires.
Toutefois, peu d’études ont mesuré les effets du manque chronique de sommeil sur l’adiposité chez l’enfant. C’est dire tout l’intérêt de la nouvelle étude, signée Elsie M. Taveras et coll.
Ce nouveau travail avait pour objectif de voir dans quelle mesure le manque chronique de sommeil chez le nourrisson et le petit enfant est associé à l’adiposité globale et centrale.
• Score de manque de sommeil
Les auteurs ont étudié 1 046 enfants participant à une étude prospective de cohorte. Une première fois à l’âge de 6 mois, puis une fois par an de 1 à 7 ans, les mères devaient rapporter la durée du sommeil de leur enfant sur une période de 24 heures. Était étudié le score de manque de sommeil de 0 à 13 : le 0 correspondant au manque maximal de sommeil et le 13 à l’absence totale de manque de sommeil. Étaient par ailleurs mesurés à l’âge de 7 ans le poids, la taille, l’indice de masse corporelle ( IMC), le tour de taille, le tour de hanche, l’index d’adiposité par absorptiométrie duale aux rayons X, l’épaisseur cutanée tricipitale…
Les scores de sommeil étaient les suivants :
- le score moyen de sommeil était de 10,2 ;
- 4,4 % avaient un score de 0 à 4, ce qui correspond à de nombreux épisodes de manque de sommeil de 6 mois à 7 ans ;
- 12,3 % avaient un score de 5 à 7 ;
- 14,1 % un score de 8 à 9 ;
- 28,58 % un score de 10 à 11 ;
- 40,3 % un score de 12 à 13.
• Risque d’adiposité
Il est apparu que les enfants qui avaient le plus grand manque de sommeil (score de 0 à 4) avaient un IMC plus élevé de 0,48 U que ceux qui avaient un score de 12-13. Des associations similaires ont été enregistrées pour l’index d’adiposité globale et tronculaire ainsi que pour le tour de taille et le tour de hanche.
Conclusion des chercheurs : « Le manque chronique de sommeil chez le petit enfant est associé à une élévation de l’adiposité globale centrale dans l’enfance. »
Dr Emmanuel de Viel
Taveras EM et coll., Pediatrics 2014 ; 133 : 1013-22.
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