Depuis plusieurs années, des rapports successifs soulignent que la santé de l’enfant et de l'adolescent devrait faire l’objet d’une politique de santé distincte et lisible, car les enjeux de son suivi et de sa prise en charge sont spécifiques. À l’occasion de cette année électorale, la Société française de pédiatrie (SFP) et le Conseil national professionnel de pédiatrie (CNPP) ont souhaité fortement s’engager, pour que la santé de nos enfants et adolescents devienne une priorité des pouvoirs publics et se traduise par des actes concrets. Il s’agit d’un enjeu majeur, dans la mesure où la santé des enfants conditionne la situation sociale, sociétale, sanitaire et économique de demain.
SFP et CNPP ont ainsi élaboré qunize propositions (1), présentées aux principaux candidats à la présidentielle. Elles sont articulées autour d’un certain nombre de principes généraux :
Penser les politiques de prévention de façon globale, en intégrant les dimensions familiales, économiques, scolaires et environnementales aux thèmes de santé. La prévention est un élément majeur de la santé de l’enfant et du futur adulte, et doit être mise en œuvre dès la vie fœtale. Nos enfants sont les adultes de demain et leur bonne santé est le préalable au capital santé de l’adulte. Il faut notamment prêter une attention toute particulière aux situations de vulnérabilité, et rester plus que jamais vigilant à la situation des enfants vivant dans des conditions de précarité.
Répondre au défi des maladies chroniques de l’enfant. Plus de 320 000 enfants de moins de 15 ans bénéficient d’une prise en charge pour affection de longue durée (ALD), dont plus du tiers pour des affections touchant le neurodéveloppement. Ces enfants ont bénéficié de progrès thérapeutiques considérables au cours des dernières années. Il est impératif de maintenir l’égalité de l’accès de ces enfants à des soins pédiatriques de haute qualité sur l’ensemble du territoire, et de promouvoir des filières de soins coordonnées par des pédiatres, et permettant une articulation ville-hôpital. Il faut également mieux organiser la transition de ces enfants vers la médecine adulte, et renforcer la médecine de l'adolescent
Renforcer la filière médicale autour de l’enfant, en revisitant les formations requises pour les différents acteurs, les interactions entre ces acteurs, et en valorisant les compétences acquises. Il est notamment indispensable de renforcer le pédiatre dans son rôle de recours diagnostic et thérapeutique, et de reconnaître la formation et la technicité nécessaires aux actes complémentaires en pédiatrie. Il faut mettre en place une politique de soutien des urgences pédiatriques et des services de pédiatrie au sein des hôpitaux, et revitaliser les services de PMI et de santé scolaire.
Exergue : « Il faut renforcer le pédiatre dans son rôle de recours diagnostic et thérapeutique »
Proposer une meilleure coordination de la politique de santé de l’enfant au niveau national et régional. Il a notamment été proposé de nommer un référent de la santé des enfants au sein de chaque ARS et décliner de façon efficiente et efficace le CNPP au niveau régional
Soutenir le développement d’une recherche spécifique à l’enfant et l’adolescent qui soit à la hauteur des enjeux.
Président de la Société française de pédiatrie
(1) www.sfpediatrie.com/sites/default/files/actualites/20170216_les_proposi…
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