Épidémiologie des méningites à pneumocoque

Un vaccin efficace, mais des sérotypes émergents

Par
Publié le 09/12/2019
Article réservé aux abonnés
Le vaccin Prevenar 13 a permis une vraie réduction des cas de méningites à pneumocoque, mais cet effet s’érode avec le temps et le remplacement sérotypique.
L’érosion de la protection vaccinale n’a pas été observée pour les pneumonies

L’érosion de la protection vaccinale n’a pas été observée pour les pneumonies
Crédit photo : phanie

L’introduction, en 2010 du vaccin antipneumococcique à 13 valences s’est faite dans le contexte d’émergence de sérotypes de remplacement, quelques années après la mise en place du vaccin à 7 valences. Qu’en est-il aujourd’hui, avec 9 ans de recul ? L’observatoire des méningites bactériennes de l’enfant a colligé 1 780 cas pédiatriques dus au pneumocoque survenus entre 2001 et 2016. « L’introduction de Prévenar 13 a entraîné une nette réduction des cas de méningite à pneumocoque, de 40 %, suivie d’une réaugmentation au cours des années 2015 et 2016, liée à un remplacement phénotypique, alors que les sérotypes couverts par le vaccin ont quasiment disparu », indique le Pr François Angoulvant, hôpital Necker-enfants-malades, Paris.

Une tendance que semble confirmer la deuxième source de données en France, Santé publique France qui, de son côté, a recensé tous les cas d’infections invasives à pneumocoque (75 000) survenus entre 2001 et 2017 chez les enfants et les adultes, dont 7 250 méningites. Là aussi, l’analyse des données (qui devraient être prochainement publiées) fait état d’une diminution nette des cas après l’introduction de Prévenar 13, suivie d’une réascension de début 2015 à fin 2017, avec l’émergence de sérotypes non vaccinaux. « Chez l’enfant, le principal sérotype émergent est le 24 F, qui, bien que restant accessible aux traitements, présente un profil de résistance plus important », souligne le Pr Angoulvant, avant de préciser que ce sont les moins de un an qui sont les plus à risque de méningite à pneumocoque.

Des vaccins antipneumococciques avec plus de valences sont en cours de développement, mais il faut noter que ce qui s’observe pour les méningites ne s’applique pas aux pneumonies de l’enfant, où la baisse des cas perdure à distance de l’introduction du vaccin.

Entretien avec le Pr François Angoulvant (Paris)

Dr Isabelle Hoppenot
En complément

Source : lequotidiendumedecin.fr