PRENANT acte de résultats « médiocres » de la prescription diétético-sportive classique dans la prise en charge des enfants en surcharge pondérale, le Dr Vincent Boggio (CHU de Dijon) a développé une autre approche pour la prise en charge de ces petits patients. Cette nouvelle méthode, dite Papillote*, est destinée à un enfant qui consulte parce qu’il souffre. Elle repose sur des modifications comportementales qui doivent faire l’objet d’une prescription rigoureuse excluant toute imprécision (pas d’utilisation des termes essayer, éviter ou limiter) et se déclinent en quatre règles.
• « Je ne mange que pendant les repas ». Pour illustrer cette règle, le Dr Boggio donne l’exemple de la barre chocolatée habituellement grignotée en dehors des repas qui « redevient un dessert ». L’aliment désiré en dehors d’un repas est proposé au repas suivant.
• « Je ne me ressers pas ».
• « Je marche 30 minutes par jour ». L’activité musculaire la plus naturelle d’un enfant est celle de ses membres inférieurs, note le Dr Boggio pour qui « la ceinture de sécurité [des voitures] est devenue une ceinture de sédentarité ». Le reste du temps, l’enfant peut regarder la télévision autant que ses parents le permettent, jouer aux jeux vidéo…
•« Je ne suis jamais seul(e) à la maison ». C’est la règle qui est parfois la plus difficile à accepter par les adultes.
Sans exception.
Quatre précisions doivent également figurer sur l’ordonnance :
•« il n’y a pas d’exception aux règles ». La méthode engage à se soigner tous les jours, « comme le diabète » ;
• « le repas est un moment pendant lequel je suis assis devant une table, avec des couverts et quelqu’un d’autre » ;
• « le menu du goûter comporte un seul aliment » qui peut être une viennoiserie, un yaourt, un sachet individuel de chips, une boisson sucrée… Il faut préciser à ce propos que la méthode Papillote ne prescrit ni ne proscrit aucun aliment ;
• « les boissons sont un aliment liquide ».
Enfin, le Dr Boggio propose deux questions tests :
• « Pourquoi se ressert-on ? ». Une seule réponse juste : « parce qu’il en reste. S’il n’en reste pas on n’en reprend pas ».
•« Que ferez-vous lorsque la prochaine fois vous voudrez prendre l’apéritif avec des amis ? ». Là encore, les parents devraient répondre : « on ne prendra plus l’apéritif ». Cette habitude est, en effet, un véritable piège pour l’enfant.
La méthode Papillote est une méthode simple (ce qui ne veut pas dire facile) et peu coûteuse. « Les parents qui l’ont appliquée reconnaissent qu’elle est efficace. C’est la persévérance qui fait souvent défaut », conclut le Dr Boggio, dont l’expérience montre qu’elle permet néanmoins d’obtenir de meilleurs résultats qu’avec la prescription diétético-sportive.
*Vincent Boggio. La méthode papillote pour les enfants qui ont des kilos en trop. Éd. Odile Jacob, 2008.
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