Les bronchiectasies, associées à une inflammation neutrophile, viennent augmenter les exacerbations bronchopulmonaires et la progression du déclin pulmonaire. Aujourd’hui le brensocatib, un inhibiteur réversible de la dipeptidyl peptidase-1 (DPP-1) vient améliorer le pronostic de ces patients souffrant d’une dilatation des grosses bronches liée à une infection et une inflammation chronique. L’arsenal thérapeutique se limitait jusqu’ici aux bronchodilatateurs et l’élimination des sécrétions, associés à la prise en charge de la maladie sous-jacente et des complications afférentes. C’est la première fois qu’une molécule s’avère capable de réduire le déclin de la FEV1.
Une étude de phase 3 en double aveugle sur plus de 1 700 patients
L’étude de phase 3 versus placebo, publiée dans le NEJM (1), a randomisé plus de 1 700 patients en : trois bras (1/1/1) à 10 mg/j (B-10), ou 25 mg/j (B-25), ou placebo, en ce qui concerne les 1 680 sujets adultes et deux bras (1/1), 10 mg/j (B-10), ou placebo, s’agissant des 41 adolescents (1).
Le critère primaire de l’essai est le taux annuel d’exacerbations adjudiquées à un an.
Les critères secondaires sont : le délai avant la première exacerbation, le pourcentage de patients n’ayant souffert d’aucune exacerbation durant ces 52 semaines de traitement, l’évolution de la FEV1, le taux annuel d’exacerbations sévères et l’évolution de la qualité de vie
Supériorité à un an sur les exacerbations et la FEV1
À un an de traitement, le taux annuel d’exacerbations est respectivement de 1,02 (B-10), 1,04 (B-25) dans les bras brensocatib et de 1,29 dans le bras placebo. Soit une réduction relative significative de l’ordre de 20 %, avec des risques relatifs respectifs de 0,79 (RR = 0,79 [0,68-0,92] ; p ajusté = 0,004) pour le brensocatib à 10 mg/j vs placebo de 0,81 (RR =0,81 [0,69-0,94] ; p ajusté = 0,005) pour le brensocatib à 25 mg/j.
Le délai avant la première exacerbation est lui aussi significativement réduit : -19 % (RR =0,81 [0,70-0,95] ; p ajusté = 0,02) pour le bras B-10 et -13 % (RR = 0,83 [0,70-0,95] ; p ajusté = 0,04) pour le bras B-25, versus placebo.
À un an, globalement 48,5 % des patients des bras brensocatib n’ont fait aucune exacerbation, contre seulement 40,3 % de patients indemnes dans les bras placebo.
Mais, surtout, la FEV1 a en parallèle moins significativement moins décliné, avec semble-t-il un effet dose chez les sujets sous brensocatib. À 52 semaines, on est à -50 ml dans le bras B-10, -24 ml dans le bras B-25, versus -62 ml dans le bras placebo.
Les effets secondaires sont comparables dans les deux bras B-10, B-25 et placebo.
Comme le disent les éditorialistes, « on a peut-être trouvé le shérif de la petite ville nommée bronchiectasie (2) ». En d’autres termes, cette nouvelle molécule pourrait dans une certaine mesure siffler la fin de la récré !
(1) James D et al. N Engl J Med. 2025 Apr 24;392(16):1569-1581
(2) Scott C et Grimwood K. N Engl J Med. 2025 Apr 24;392(16):1647-1648
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