À l'origine de la publication du premier guide Zéphir en 2012 : le taux élevé de mésusage (30 à 40 %) des inhalateurs chez les 8,5 millions de patients traités pour asthme ou bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
« Les praticiens n'ont pas toujours le temps nécessaire pour expliquer longuement les modalités d'utilisation des dispositifs, qui sont très nombreux (58 à ce jour en incluant les génériques) », rappelle la Dr Valéry Trosini-Désert (groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris).
Rédigé par les Dr Valéry Trosini-Désert et Marie-Hélène Becquemin, en collaboration avec Marie Antignac et sous la coordination du Pr Thomas Similowski, le premier guide papier publié par Elsevier-Masson était remis aux praticiens via la visite médicale, grâce au soutien institutionnel de différents laboratoires.
Depuis, le guide Zéphir a chaque année été mis à jour et proposé sur de nouveaux supports numériques, autant d'évolutions présentées tous les ans à l'occasion du Congrès de pneumologie de langue française (CPLF) : première version de l’application pour smartphone en 2013, avec les fiches produits enrichies de vidéos de démonstration, puis développement l'année suivante d'un site internet dédié avec un accès réservé aux prescripteurs (1). «Aujourd'hui, les visites sur le site génèrent entre 3 000 et 4 000 téléchargements par mois », précise la Dr Trosini-Désert. Puis en 2015, un disque mémento est proposé pour faciliter l'accès rapide aux informations, notamment par les internes.
Depuis 3 ans, les vidéos de démonstration d'utilisation des dispositifs sont accessibles au grand public, via le site de la SPLF. Il n'y a pas eu de communication directe vers les patients et ce sont les médecins qui les incitent à visionner la vidéo correspondant aux produits prescrits (2).
«Reconnu par l'ANSM comme un outil d’aide à l’éducation thérapeutique, le guide Zéphir est le seul outil exhaustif sur les dispositifs d'inhalation dans l'asthme et la BPCO chez l'adulte, incluant les génériques, poursuit la Dr Valéry Trosini-Désert. À la demande de la Caisse nationale d'assurance-maladie, un partenariat actif a été mis en place en 2018 avec la SPLF et désormais l'application asthm’activ renvoie directement sur l'application Zéphir ».
L'an dernier également, les prescripteurs se sont vus remettre un classeur d'étiquettes dynamiques, avec un QR code correspondant à chaque inhalateur commercialisé qui permet de donner un lien direct à la vidéo de démonstration. À charge pour le praticien de coller l'étiquette avec le QR code correspondant au produit prescrit directement sur l'ordonnance, ce qui permet au patient de visionner la vidéo.
La collection Zéphir, qui a reçu la médaille de bronze du prix Communication médicale 2 du Festival 2018 de la communication santé, a été mise à jour en ce début 2019. Les médecins peuvent désormais télécharger sur l'application et le site les flash codes de chacun des 58 produits de façon unitaire, les imprimer et les coller sur l’ordonnance.
D'autres évolutions sont attendues, notamment grâce à un projet de partenariat avec les éditions numériques du Vidal à destination des professionnels et du grand public, pour intégrer l'ensemble des QR codes qui renverront aux vidéos.
Des discussions sont aussi en cours avec la CNAM pour mettre à disposition des pharmaciens les vidéos dans le cadre de l’entretien pharmaceutique.
En marge de Zéphir, une étude financée par l'Antadir a permis de démontrer sur une cohorte de 50 patients la faisabilité d'un programme original de télémédecine pour améliorer l'utilisation des dispositifs (étude ARGOS). À l’aide d'une tablette numérique remise par le prestataire de santé à domicile, les patients devaient se filmer lors de l'utilisation de l'inhalateur. Le contrôle à distance par un médecin spécialement formé se faisait soit en direct (avec un rendez-vous convenu d'avance), soit en différé. « Cette approche a été très appréciée des patients », rapporte la Dr Trosini-Désert.
Une campagne est par ailleurs menée actuellement avec la Fondation du souffle pour inciter les patients à rapporter en pharmacie les inhalateurs usagés et permettre leur recyclage par la filière Cyclamed. Les dispositifs ont pour composants des plastiques complexes, source de pollution de l'air au moment de leur combustion si celle-ci n’est pas optimale. L'impact sur l'environnement est non négligeable puisque 41 millions d'unités sont vendues chaque année.
Entretien avec la Dr Valéry Trosini-Désert, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris
(1) http://www.guidezephir.fr/medicaments
(2) https://splf.fr/videos-zephir/
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