Dans l'asthme sévère résistant aux traitements conventionnels — bêta 2 mimétiques, corticoïdes, atropiniques — les options thérapeutiques se multiplient avec l'arrivée en particulier d'un antirécepteur à l'IL 5 (fazenrab). Elles devraient aider à mieux contrôler ces asthmes sévères difficiles.
En pédiatrie en France, l'omazilumab (Zolair), anti-Ig E indiqué dans les asthmes allergiques hyperéosinophiles, est accessible dès l'âge de 6 ans. « Cet anti Ig E a une activité très importante chez l'enfant en clinique. Néanmoins cette efficacité persiste-t-elle ? Avec 3 ans de recul, une étude de cohorte coordonnée par le Pr Antoine Deschlides (CHU de Lille) le confirme. C'est une bonne nouvelle », résume le Pr Ralph Epaud (Centre Intercommunal de Créteil).
Mais il reste des asthmes sévères sans hyper Ig E, difficiles à contrôler. « L'arrivée du fazenrab, un "-mab" antirécepteurs IL 5, devrait changer la donne. Après avoir montré, l'an passé, son efficacité chez l'adulte et l'adolescent dans l'asthme sévère non contrôlé associé à une hyperéosinophilie, il a été très vite agréé aux États-Unis et adopté par le GINA dès l'âge de 12 ans. Chez l'adolescent, son activité est toutefois un peu moindre que chez l'adulte », note le Pr Epaud.
Enfin, « un nouvel atropinique, le titropium, agréé chez l'adulte, a fait cette année ses preuves sur les adolescents. Le GINA l'a aussi intégré dans ses recommandations pour les plus 12 ans ».
« À noter que ni le fazenrab ni le titropium ne sont aujourd'hui accessibles en France. C'est d'ailleurs la première fois que l'on est dans l'incapacité d'appliquer les recommandations GINA », déplore Ralph Epaud.
Asthme modéré : intérêt d'une bithérapie bêta 2 mimétique/corticoïde à la demande
Dans l'asthme modéré aussi, on va vers un élargissement des options thérapeutiques. L'administration à la demande d'une combinaison fixe bêta 2 mimétique/corticoïde, en l'occurrence une association formotérol/budesonide (Symbicort), vient en effet de faire ses preuves dans deux études (SYGMA 1 et 2) présentées à l'ATS. « Chez l'adolescent asthmatique, la problématique de l'observance est majeure. L'adolescence est l'âge de la prise de risque et celle-ci passe souvent par l'arrêt du traitement. C'est pourquoi un seul traitement à la demande incluant un corticoïde en sus du bronchodilatateur paraît particulièrement intéressant dans l'asthme modéré à cet âge. Les adolescents souvent ne prennent rien. Alors, tant qu'à faire, autant qu'il y ait un corticoïde associé au bronchodilatateur dans le traitement à la demande. Sans compter que, si l'asthme se dégrade, l'adolescent en multipliant les prises ira au besoin vers un traitement de fond. Quand, en pratique clinique, on passe souvent à côté des asthmes sévères de l'adolescent. La capacité respiratoire, énorme à cet âge, leur permet de s'adapter. Ils ratent des consultations. Résultat, leur asthme sévère est souvent révélé par une crise sévère, avec à la clé un risque létal », commente le Pr Epaud.
D'après un entretien avec le Pr Ralph Epaud (Centre intercommunal de Creteil)
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