« Depuis quelques années, il y a fort engagement du ministère et des ARS pour que les professionnels de santé travaillent autrement et pour que se développe l’exercice coordonné. L’air du temps a changé. On n’est plus dans la pathologie aiguë mais dans la prise en charge des pathologies chroniques », explique le Dr Bruno Stach, président du syndicat national de l’appareil respiratoire (SAR).
Sur le terrain, on a ainsi vu fleurir les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) puis, sous la présidence d’Emmanuel Macron, la priorité a été donnée à la mise en place des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Celles-ci regroupent les professionnels d’un même territoire qui souhaitent s’organiser autour d’un projet de santé pour répondre à des problématiques communes. « Le but est d’organiser les soins à l’échelon local, de répondre aux besoins de soins non programmés et aux souhaits des patients désireux de trouver un médecin traitant. Ce sont bien sûr les médecins généralistes qui se sont d’abord engagés dans ces CPTS. Mais il est important que les spécialistes suivent cette dynamique. Nous encourageons donc fortement les pneumologues à participer à la CPTS de leur territoire. Il ne faut pas que notre spécialité soit absente de ces communautés », indique le Dr Stach.
Pour mieux s’intégrer à ces CPTS, les pneumologues peuvent s’organiser en mettant en place des équipes de soins spécialisées (ESS). « L’idée est que, sur un même territoire, puissent se regrouper des médecins d’une même spécialité ou des médecins de spécialités différentes, mais pouvant être amenés à suivre une même pathologie. L’idée est de pouvoir fournir une réponse pneumologique plus adaptée à l’échelle d’un territoire », précise le Dr Stach. « Prenons l’exemple d’un généraliste qui cherche à avoir un avis pneumologique. Il peut bien sûr tenter de joindre un à un les quatre ou cinq pneumologues de son territoire. Mais les choses seront bien plus efficaces et rapides si ces pneumologues créent une plateforme avec un numéro unique, et s’organisent », poursuite le président du SAR, en ajoutant que l’objectif est que ces équipes de soins spécialisées puissent faire des contrats de contractualisation avec les CPTS. « Il faut que nous soyons le lien entre le premier recours (soins primaires) et le troisième recours (l’hôpital). Nous, pneumologues libéraux, nous avons un très grand atout : nous connaissons bien les réalités de terrain et l’hôpital. En s’organisant de cette manière, on peut répondre de manière bien adéquate à la demande soins spécialisés », estime le Dr Stach.
Exergue : « Il faut que nous soyons le lien entre le premier et le troisième recours, à savoir l’hôpital »
Entretien avec le Dr Bruno Stach président du syndicat national de l’appareil respiratoire (SAR)
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