Dans les cancers bronchiques primitifs localisés, c’est-à-dire les tumeurs bronchiques de stade 1 chez des patients inopérables ou à risque chirurgical, a radiothérapie stéréotaxique est devenue un standard thérapeutique. Si ce
champ d’application était reconnu depuis quelques années, c’est seulement depuis l’an dernier qu’elle est devenue un standard de traitement considéré comme acquis par les équipes de pathologie thoracique.
Une autre indication est représentée par les métastases pulmonaires lentement évolutives ou non contrôlées par un traitement systémique. Certes, les contraintes existent, liées au nombre et au volume des métastases mais « globalement on peut dire que la place de la radiothérapie stéréotaxique dans le champ de la maladie pulmonaire primitive et secondaire fait partie des standards », déclare le Pr Éric Lartigau (Centre Oscar Lambret, Lille). Le traitement est réalisé sur des périodes très courtes, d’une à deux semaines en 3 à 6 séances joignant l’efficacité à l’économie et au confort.
La radiothérapie stéréotaxique est en cours d’évaluation dans l’hépatocarcinome et dans la maladie métastatique lentement évolutive du foie. Il ne s’agit pas ici d’un traitement standard validé mais les résultats d’études de ces deux dernières années ont été encourageants. Son application dans le cancer de la prostate relève encore de la recherche thérapeutique, notamment chez les patients âgés à risque intermédiaire. L’étude européenne randomisée PACE a été lancée en 2014.
Un nouveau domaine d’application apparaît : la maladie oligométastatique, caractérisée par des métastases peu évolutives et localisées en un site. Auparavant il ne s’agissait que des patients présentant des métastases cérébrales, aujourd’hui cela concerne aussi ceux qui ont des métastases au niveau pulmonaire, hépatique ou ganglionnaire. « Les thérapeutiques médicamenteuses ciblées vont, à un moment ou à un autre, arrêter d’être efficaces, explique le Pr Lartigau, l’indication d’un traitement local va se poser ». La radiothérapie stéréotaxique s’inscrit dans le contexte des traitements locaux, au même titre que la chirurgie, la radiothérapie interventionnelle, la cryothérapie.
Entretien avec le Pr Éric Lartigau, radiothérapeute, département de radiothérapie du Centre Oscar Lambret, Lille
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