Le but de la technique utilisant les spirales endobronchiques – pratiquée en France dans le cadre d’études depuis 2010 – est de réduire le volume pulmonaire emphysémateux en introduisant, sous anesthésie générale et à l’aide d’un cathéter mis en place par bronchoscopie souple, des dispositifs en nitinol à mémoire de forme spiralée. Une fois déroulées, les spirales exercent une compression tissulaire locorégionale, entraînant une modification de la conformation et une augmentation de l’élasticité du tissu pulmonaire emphysémateux.
10 spirales par lobe
Dans un essai multicentrique – 11 centres en France, en Allemagne et aux Pays-Bas – 60 patients ont été inclus de décembre 2009 à octobre 2011 (1). Parmi eux, 55 ont été traités de façon bilatérale en deux procédures séquentielles à au moins un mois d’intervalle et les 5 autres ont été traités de façon unilatérale.
L’évaluation a pu être réalisée, à 6 mois chez 58 patients, et à 12 mois chez 34. En moyenne, 10 spirales par lobe ont été mises en place.
Le taux d’événements indésirables graves à 30 jours est relativement faible : 4 % de pneumothorax, 7 % d’exacerbations de BPCO, 1 % d’hémoptysies, 5 % de pneumonies, aucun cas d’insuffisance respiratoire, aucun décès. Ce taux de complications est nettement inférieur à celui des techniques chirurgicales de réduction de volume. Les données de sécurité à long terme (1 an) pour les événements indésirables graves sont les suivants : 16 exacerbations de BPCO, 9 pneumonies, 3 pneumothorax et aucun décès.
À six mois et à un an, les résultats montrent une amélioration des paramètres cliniques et fonctionnels respiratoires. On observe une augmentation significative du VEMS, une diminution du VR, et surtout une augmentation de la capacité d’exercice avec une augmentation de périmètre de marche sur le test de marche de 6 minutes (T6M). Soixante pour cent des patients ont une augmentation du périmètre du T6M d’au moins 26 mètres à un an.
Les résultats cliniques et fonctionnels présentés montrent une grande hétérogénéité entre les patients, avec des répondeurs et non répondeurs. Dans cette étude, il n’a pas été identifié de facteurs prédictifs de réponse au traitement. L’hétérogénéité de l’emphysème évaluée par scanner thoracique et les donnés fonctionnelles respiratoires initiales ne constituaient pas des critères de réponse au traitement. Des travaux complémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la réponse au traitement par spirales afin de mieux sélectionner les patients répondeurs à cette technique.
Des études sont en cours pour confirmer l’efficacité de cette technique et déterminer son rapport coût-bénéfice. L’essai clinique randomisé français REVOLENS, qui a inclus 100 patients suivis pendant un an, devrait permettre d’apporter des éléments de réponse. Les résultats de cette étude seront disponibles dans les prochains mois.
Entretien avec le Pr Gaëtan Deslée, service des maladies respiratoires et allergologie, CHU de Reims
(1) Deslée G et al. Lung volume reduction coil treatment for patients with severe emphysema: a Europeanmulticentre trial. Thorax 2014;69:980-86
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