La thermoplastie bronchique est une technique initiée aux États-Unis. Elle est très récente puisque la première publication date de 2004. Elle permet, par voie endoscopique, de détruire le muscle lisse bronchique par thermocoagulation grâce à une sonde de radiofréquence appliquée sur la paroi des bronches de calibre› 3 mm à 65°C. On observe une disparition élective du muscle lisse bronchique, remplacé en quelques semaines par un tissu conjonctif lâche. Ceci est associé à une réduction de la réactivité bronchique, ce qui expliquerait les effets thérapeutiques.
Parmi les études dont on dispose actuellement, l’étude AIR2 (1) est intéressante car c’est la plus importante par le nombre de sujets inclus (n = 288) et c’est la seule à avoir comparé la thermoplastie à une procédure « fantôme » faite en aveugle, où les patients subissaient trois endoscopies bronchiques sous sédation consciente à trois semaines d’intervalle, avec un cathéter ne délivrant pas de radiofréquence. Les patients avaient un asthme modéré à sévère incontrôlé. Les résultats montrent que les patients traités amélioraient leur score de qualité de vie de façon plus importante que les patients non traités 12 mois après la procédure.
Le taux d’exacerbations et de visites aux urgences dans l’année suivante était également plus faible chez les patients traités.
AIR 5 ans après
La plupart des patients traités de l’étude AIR2 (162/190) ont été suivis 5 ans après la procédure : le taux d’exacerbations et de visites aux urgences reste le même 1 et 5 ans après la thermoplastie, démontrant que le traitement a un effet prolongé. Il aurait été intéressant cependant de comparer cette évolution à celle des patients non traités.
Sur le plan clinique, la thermoplastie permet donc de réduire le nombre des exacerbations et d’améliorer la qualité de vie, y compris chez des asthmatiques sévères. Il existe toutefois des complications immédiates (exacerbations d’asthme essentiellement mais aussi infections respiratoires) qui ne sont pas négligeables, et sont plus fréquentes et plus graves chez les patients sévères. La tolérance à long terme semble bonne.
La place de la thermoplastie dans l’arsenal des traitements reste encore à déterminer. Les dernières recommandations éditées par l’American Thoracic Society et l’European Respiratory Society, qui soulignent certes l’intérêt potentiel du traitement, mais ne recommandent son utilisation actuelle que dans le cadre d’études cliniques.
Communication du Dr Camille Taillé, Paris
(1) Castro M et al. Effectiveness and Safety of Bronchial Thermoplasty in the Treatment of Severe Asthma. Am J Respir Crit Care Med. 2010;181(2):116-24
(2) Wechsler et al. Bronchial thermoplasty: Long-term safety and effectiveness in patients with severe persistent asthma. The Journal of Allergy and Clinical Immunology 2013;132(6):1295-1302
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