28 % des suicides
Les enquêtes épidémiologiques montrent que le risque de mortalité par suicide, augmente progressivement avec l’âge, en particulier pour les hommes. En France, en 2007, le suicide des personnes de plus de 65 ans représente 28 % de l’ensemble des suicides, alors que celles-ci ne représentent que 18 % de la population globale. Si le taux de suicide des personnes âgées diminue depuis dix ans, les comparaisons européennes indiquent que la France a encore le troisième taux le plus élevé.
Les crises suicidaires
Les crises suicidaires sont réputées plus difficiles à détecter que chez les sujets plus jeunes. En effet, les crises sont plus douces et discrètes, les affections somatiques ont un effet « masquant » car elles prennent le devant de la scène et la détermination est importante due probablement au déficit de facteurs de protection, donc avec moins d’ambivalence terminale. Le ratio idées de suicide/suicide est extrêmement bas ainsi que le ratio tentative de suicide et décès par suicide qui est de l’ordre d’un quart. De ce fait, certains auteurs recommandent des efforts de détection de la souffrance avant l’apparition des idées de suicide.
L’impact de la dépression
L’impact de la dépression est encore plus important après 65 ans car elle est sous-diagnostiquée et souvent non traitée. Le taux de mortalité des tentatives de suicide est expliqué par plus de planification, une réalisation avec des moyens plus létaux sur un organisme qui a moins de résistance physique. Les personnes âgées sont aussi habiles pour déjouer la surveillance des proches quand celle-ci existe. Parmi les facteurs de risque identifiés pour les adultes qui restent valables, certains sont plus fréquents comme les douleurs physiques, d’autres sont moins fréquents comme les antécédents personnels de tentative de suicide. Les principaux facteurs de risque personnels retrouvés sont : le sexe masculin, le veuvage chez les hommes, les facteurs de stress liés au vécu (comprenant les expériences de deuil, de perte ou de séparation), les sentiments de désespoir et de solitude. Au niveau familial, on retrouvera comme facteurs de risque un manque de soutien familial, la perte des proches, le sentiment de ne pas appartenir à une famille ou à un autre groupe de soutien.
Facteurs de protection
Les facteurs de protection sont beaucoup plus difficiles à identifier que les facteurs de risque. Néanmoins, au niveau personnel, le sens de l’humour, les capacités de résolution de problèmes, la capacité à reconnaître et à exprimer ses émotions, le sens de la réussite/du succès/de l’estime ainsi que la connaissance des réseaux de soutien semblent jouer un rôle protecteur. De même un soutien familial, un soutien d’un proche, des compétences sociales, des services accessibles à l’attention des personnes âgées, une participation des personnes âgées mise en valeur par la communauté sont des facteurs de protection.
Conférence de consensus
L’intervention de crise auprès des sujets âgés obéit aux étapes définies dans la conférence de consensus de 2000 sur ce thème. L’approche doit être particulièrement douce en raison des craintes éprouvées : peur de gêner, peur d’être jugés, peur de perdre le peu de contrôle sur leur vie si elles disent leur idéation et qu’une hospitalisation s’en suit. L’amélioration du traitement de la dépression avec comme indicateur l’utilisation des antidépresseurs expliquerait la baisse du nombre de décès ces dernières années, mais les preuves ne portent que sur la réduction des idées de suicide lors du traitement de la dépression.
D’après la communication du Pr J.-L. Terra (Centre hospitalier Le Vinatier, Lyon) aux Entretiens de Bichat 2010.
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