« SI CES RÉSULTATS sont confirmés dans des études prospectives, les Pet-scan de l’activité insulaire antérieure pourraient être utilisés en clinique pour orienter vers des décisions thérapeutiques initiales plus efficaces », déclare le Dr Helen Mayberg, neurologue a l’Université Emory d’Atlanta, qui a dirigé cette étude publiée dans « JAMA Psychiatry ».
Actuellement, le traitement de première intention pour un patient souffrant de dépression majeure repose sur un antidépresseur ou une psychothérapie. L’une des deux options est souvent choisie selon la préférence du médecin ou du patient et essayée pendant un ou 2 mois pour voir le résultat. Moins de 40 % des patients ont une rémission de la dépression avec le traitement initial.
Dans l’étude de McGrath, Mayberg et coll., 82 patients présentant un épisode de dépression majeure ont été randomisés, et ont reçu pendant 3 mois, soit un SSRI (escitalopram) soit une thérapie cognitivo-comportementale (TCC, 16 séances).
Analyse chez 38 patients.
Avant randomisation, l’activité cérébrale (métabolisme du glucose) des patients était mesurée par tomographie par émission de positrons (TEP ou Pet-scan). Si 63 patients ont terminé l’étude, l’analyse s’est concentrée sur les 38 chez qui un résultat thérapeutique net était observé : 12 en rémission avec la TCC, 11 en rémission avec le SSRI, 9 non répondeurs avec la TCC et 6 non répondeurs avec SSRI (exclusion des rémissions partielles).
Les chercheurs ont découvert que parmi les régions corticales et limbiques, l’activité de l’insula antérieure droite prédit le mieux l’évolution.
Les patients qui ont une activité basse de l’insula (hypométabolisme par rapport au reste du cerveau) ont une rémission avec la TCC, mais une mauvaise réponse au SSRI ; tandis que ceux qui ont une activité élevée de l’insula ont une rémission avec le SSRI, mais une mauvaise réponse a la TCC.
L’insula antérieure est le siège des émotions subjectives et son rôle est bien établi dans la dépression.
L’idéal, selon Mayberg, serait de trouver une mesure substitutive pour l’activité de l’insula qui ne nécessite par un Pet-scan, relativement coûteux. Toutefois, estime-t-elle, si le Pet-scan restait la seule option, il serait appréciable pour épargner aux patients des mois de traitement inutiles.
« Pour le traitement des troubles mentaux, l’imagerie cérébrale reste principalement un outil de recherche, néanmoins ces résultats démontrent qu’elle pourrait être sur le point d’aider la prise de décision clinique », note le Dr Thomas Insel, directeur du National Institute of Mental Health (NIMH, NIH).
Jama Psychiatry, 12 juin 2013, McGrath et coll.
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