LE VAGINISME correspond d’un point de vue physiologique à un spasme involontaire de la musculature du tiers externe du vagin empêchant la pénétration vaginale et causant une détresse marquée par des difficultés interpersonnelles (d’après le DSM-IV). Il concernerait 0,5 à 1 % des femmes en âge de concevoir. « On ne parlera de vaginisme que s’il est primaire, c’est-à-dire si aucun pénis n’a jamais pu rentrer dans ce vagin. Si ce symptôme est secondaire (après une période de pénétration vaginale sans difficulté particulière), il s’agit alors de dyspareunies chronicisées confinant au vaginisme », a précisé le Dr Marie Veluire, gynécologue à Athis-Mons). Ce spasme musculaire, involontaire et douloureux peut être provoqué par toute tentative de pénétration à caractère sexuel ou pas. On retrouve souvent chez ces femmes une impossibilité d’utiliser des tampons périodiques ainsi qu’une impossibilité de subir un examen gynécologique. L’examen permet toutefois d’évaluer le degré de tonicité périnéale.
Le gynécologue s’efforcera de rassurer la patiente sur sa normalité anatomique et de lui faire prendre conscience qu’un relâchement est possible au niveau du noyau fibreux central du périnée avec des exercices de « serrer-desserrer ». Une rééducation périnéale « encadrée » peut être proposée.
Une composante phobique.
Mais le plus souvent, l’origine du vaginisme résulte d’une phobie (90 % des cas) qui nécessite la consultation d’un sexologue. « On retrouve souvent chez une femme vaginique toutes les caractéristiques d’une phobie : peur panique de la pénétration, représentation erronée (plaie béante), ignorance de son corps, personnalité anxieuse…Tout cela alimenté par une éducation trop rigide et culpabilisante vis-à-vis du plaisir sexuel ou " traumatisme " parfois minime (jeux d’enfants…) ou plus rarement un abus sexuel », a expliqué le Dr Pierre Desvaux (andrologue sexologue, Paris). « Enfin, dans un certain nombre de cas, le partenaire n’est pas choisi au hasard : il est souvent sexuellement inexpérimenté et le couple est ainsi bâti sur deux failles… Attention, car si on guérit l’un, on fragilise l’autre. Il faut aussi prendre en charge le partenaire. » Trouver l’origine (crédible) du vaginisme n’est pas toujours facile. La prise en charge repose sur l’éducation sexuelle, un travail sur les cognitions (interdits, représentations…) ainsi qu’un travail corporel (découverte du vagin, déconditionnement, appropriation. La rééducation par un périnéologue et l’utilisation de dilatateurs vaginaux (Velvi) constituent une aide précieuse.
Enfin, le vaginisme peut être une cause d’infertilité (1,4 % en consultation d’infertilité). « La demande de prise en charge est cachée derrière la demande d’enfant car le sujet reste tabou », a souligné le Dr Michèle Naouri - Vischel (gynécologue, Paris). « Mais il n’y a pas de prise en charge en AMP sans traitement préalable de la dysfonction sexuelle. » La plupart des couples acceptent de repousser la prise en charge en AMP.
Conférence organisée dans le cadre du Congrès GAOP ( Gynécologie, Andrologie, Oncologie, Psychosomatique), Paris.
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