PSYCHIATRE au CHU de Clermont-Ferrand, le Dr Rémi Tourtauchaux a un mode d’exercice un peu particulier. Ce praticien hospitalier n’est présent au CHU qu’une fois par semaine. Le reste du temps, il exerce sur le secteur extra-hospitalier . « Notre secteur couvre à la fois une zone périurbaine de Clermont-Ferrand et une zone de montagnes à plus de 50 km du CHU, indique-t-il. L’essentiel de mes activités se déroule en zone de montagne au-dessus de 1 000 mètres ».
Titulaire d’une capacité de gériatrie, ce psychiatre de « montagne » travaille dans des centres de consultations psychiatriques (psychiatrie générale) et auprès de patients âgés hospitalisés dans un centre hospitalier local et vivant en institution. « Une partie de ma journée de consultation hebdomadaire au CHU est spécialisée dans la psychiatrie du sujet âgé. Le reste de la semaine, j’assure des consultations dans sept maisons de retraite, une unité de soins de longue durée et deux services (médecine court séjour et soins de suite gériatrique) d’un centre hospitalier local », explique le Dr Tourtauchaux.
C’est en 1997 que le service de psychiatrie du CHU de Clermont-Ferrand a développé des centres de consultation sur le secteur et s’est lancé dans la signature de conventions avec des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). « J’assure des consultations au moins une fois par mois dans chacun des établissements et avec lesquels nous avons signé une convention. En cas de besoin, je peux y aller de manière beaucoup plus rapprochée (en urgence si besoin). En moyenne, je vois entre deux et dix résidents à chacune de mes visites », indique le Dr Tourtauchaux, en précisant qu’il se déplace toujours à la demande du médecin traitant du résident, du médecin coordonnateur de la maison de retraite ou, parfois, des soignants. « Il m’arrive régulièrement d’être alerté par une infirmière ou un cadre de santé pour un patient qui ne « va pas bien » qui nécessite un avis psychiatrique », indique-t-il.
Des consultations à domicile.
Durant ses visites, le Dr Tourtauchaux assure ses consultations dans la chambre des résidents. « Il n’y a pas d’espace dédié à la consultation. Je vois donc les personnes sur leur lieu de vie. Je me présente toujours comme psychiatre du CHU, en leur précisant que j’interviens à la demande de leur médecin traitant ou du médecin coordonnateur. Le fait de faire ces consultations externalisées est vraiment un atout. Cela permet de voir l’univers familier des résidents, de rencontrer les équipes soignantes, d’avoir un accès simplifié au dossier. Le plus souvent, les proches du résident ne sont pas présents au moment de la consultation, mais il arrive que je demande à les voir dans un deuxième temps », explique le psychiatre, en constatant que ce travail de terrain permet de « gérer un certain nombre de situations sur place et d’éviter ou de retarder une hospitalisation ».
Lors de ces consultations, le Dr Tourtauchaux voit tout ce qui peut relever de la psychiatrie du sujet âgé. « Il y a bien sûr les troubles anxieux, la dépression du sujet âgé, les troubles de l’humeur (bipolarité). Je vois aussi régulièrement des sujets âgés souffrant de troubles du comportement et de troubles psychiatriques dans le cadre de démences ou parfois présentant des troubles psychiatriques vieillis (schizophrénie par exemple). Il y a alors un travail de lien à mettre en place entre la maison de retraite et le service de psychiatrie du CHU pour assurer un suivi global (psychiatrique et thérapeutique) le plus optimal possible. J’interviens aussi dans des établissements qui ont des unités fermées pour des résidents pouvant avoir un comportement perturbateur, explique-t-il. Là aussi, on peut établir un lien avec le service de psychiatrie du CHU, qui dispose d’une unité à temps complet de psychiatrie générale avec une orientation « prise en charge du sujet âgé ». Cela permet de créer un flux entre le service et les établissements avec lesquels nous sommes conventionnés ». Lors de ces consultations, le Dr Tourtauchaux ne prescrit pas, mais délivre des conseils de prise en charge et de prescriptions à destination du médecin traitant.
Une activité en plein développement.
Le Dr Tourtauchaux reconnaît que, vieillissement de la population oblige, ce type d’activité se développe notablement depuis son début d’exercice (il y a 15 ans) et va être amenée à se développer au cours des prochaines années. « Il s’agit d’un exercice spécifique qui, pour l’instant, n’est en général pas harmonisé au niveau d’un département ou d’une région. On voit de plus en plus d’équipes mobiles de psychiatrie du sujet âgé se mettre en place. C’est un mode d’exercice qui a un intérêt majeur dans la prise des sujets âgés souffrant de troubles psychiatriques qui devra se développer à l’avenir », indique le Dr Tourtauchaux.
D’après un entretien avec le Dr Rémi Tourtauchaux, psychiatre au CHU de Clermont-Ferrand, dans le service du Pr Isabelle Jalenques, service de psychiatrie de l’adulte A et psychologie médicale – Pôle de psychiatrie. Le Dr Tourtauchaux est aussi responsable de l’unité fonctionnelle secteur.
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