Spondylarthrites axiales

Humira : nouvelle indication

Publié le 27/06/2013
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LE PR GOUPILLE SOULIGNE que si les formes non radiographiques de spondylarthrite axiale (SpA axiale NR) présentent des spécificités (elles touchent moins les hommes et s’accompagnent de moins de signes inflammatoires), elles ont le même profil clinique et le même retentissement fonctionnel que les formes radiographiques (ancienne spondylarthrite ankylosante) : il existe donc le même besoin de prise en charge.

L’étude Ability-1 a évalué l’efficacité de l’adalimumab (40 mg toutes les 2 semaines) dans cette population particulière, définie à l’aide des critères ASAS 2009 ; il s’agissait de SpA actives (score BASDAI ≥ 40) chez des patients répondant mal ou intolérants aux AINS.

Après 12 semaines de traitement, on enregistre une amélioration significative des signes et symptômes de SpA axiale NR, versus placebo : réponses ASAS 40 (p‹0,001), ASAS 20 (p=0,004), ASAS 5/6 (p‹0,001), ASAS rémission partielle (p=0,014), scores SPARCC au niveau sacro-iliaque ou vertébral (p=0,003 et p=0,001), BASDAI50 (p=0,001) et ASDAS maladie inactive (p‹0,001). Sans rentrer dans les détails de tous ces scores, on voit que l’amélioration est significative sur tous les paramètres cliniques de la maladie.

Des critères favorables

Par ailleurs l’analyse par sous-groupes pré-spécifiés montre que certains bénéficient significativement plus d’un traitement par adalimumab. Les patients âgés de moins de 40 ans et/ou dont les symptômes évoluent depuis moins de 5 ans et/ou présentant un taux de CRP élevé à l’inclusion.

Au vu de ces résultats, Humira a obtenu son extension d’AMM aux spondylarthrites axiales sévères sans signes radiographiques mais avec des signes objectifs d’inflammation à l’IRM et/ou un taux de CRP élevé, chez des adultes ayant présenté une réponse inadéquate ou une intolérance aux AINS.

La nécessité et la difficulté d’un diagnostic précoce

Pour la première fois un anti-TNF alpha obtient donc une AMM dans ces formes particulièrement trompeuses et non rares de spondylarthrite (plus de 50 % des cas).

Mais le plus dur reste à faire, c’est-à-dire la prise en charge précoce et donc le dépistage des maladies en médecine générale, ce qui n’est déjà pas toujours le cas même pour les formes avec signes radiographiques. D’où la nécessité d’une sensibilisation et d’une information des MG à ce sujet, en sachant que la mise en route d’une biothérapie impose une confirmation du diagnostic en milieu spécialisé, d’autant que les critères à prendre en compte sont complexes.

(1) Conférence de presse organisée par les Laboratoires Abbvie

Dr ALAIN MARIÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 9254