DANS LE CHAPITRE du traitement des maladies inflammatoires, le congrès a bien sûr fait la part belle aux biothérapies. Mais d’autres types de traitements se profilent à l’horizon. Ainsi en est-il du tasocitinib, une « petite » molécule qui inhibe la JAK 3 (Janus kinase 3), impliquée dans les processus inflammatoires. Dans le cadre d’une étude japonaise de phase II réalisée en double aveugle contre placebo, 136 patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde active, malgré la prise de méthotrexate, ont été tirés au sort pour recevoir quatre doses différentes de tasocitinib (1, 3 5 ou 10 mg deux fois par jour) ou le placebo. Les malades étaient classés en deux groupes selon que l’activité de la polyarthrite à l’entrée dans l’étude était faible (DAS ou disease activity score ≤ 5,1) ou élevée (DAS › 5,1). À 12 semaines, une diminution significative de l’activité de la maladie a été constatée chez tous les patients recevant la molécule, avec un effet plus important pour les malades du groupe ayant initialement la polyarthrite la plus active. De plus, il a été montré que les taux de rémission (DAS < 2,6) ou de faible activité (DAS ≤ 3,2) s’élevaient de façon dose-dépendante et significative par rapport au placebo, avec les posologies de 5 et 10 mg deux fois par jour dans le groupe ayant initialement une faible activité et avec la posologie de 10 mg dans l’autre. Quant à l’incidence des effets secondaires, elle différait selon le DAS de départ. Chez les malades à faible activité initiale, elle était respectivement de 80 %, 87 % et 53 % pour les doses 5, 10 mg et le placebo ; chez ceux qui avaient un DAS › 5,1, les pourcentages étaient respectivement de 58 %, 64 % et 18 %. Mais seuls cinq malades ont eu des effets secondaires jugés sérieux.
Début 2009, Pfizer qui a découvert et développe actuellement cette nouvelle molécule, a mis en place un très vaste programme de phase 3 dans la polyarthrite rhumatoïde incluant six études qui devraient, à terme, permettre d’améliorer les connaissances sur ce nouveau type de traitement dans la polyarthrite rhumatoïde. Parallèlement, le tasocitinib fait également l’objet d’études dans d’autres maladies auto-immunes comme le psoriasis ou la maladie de Crohn.
L’option chronothérapique
C’est avec une tout autre approche qu’a été développé un comprimé de prednisone à libération différée, c’est-à-dire survenant environ 4 heures après l’ingestion. L’hypothèse de départ était que cette adaptation au rythme circadien du cortisol, entraînerait une amélioration du rapport bénéfice-risque.
L’étude CAPRA-1 a comparé, chez 288 malades, cette nouvelle modalité d’administration de la prednisone au traitement corticoïde habituel. À trois mois, une réduction significative de la raideur matinale a été constatée dans le bras à libération différée (22,7 % versus 0,4 % ; p = 0,045). Cette plus grande efficacité a été retrouvée à douze mois après l’extension en ouvert de l’étude qui a permis de mettre en évidence une diminution du DAS28 et de l’intensité de la douleur y compris chez les patients qui avaient reçu en premier lieu la prednisone à libération immédiate.
D’après la communication de Y. Tanaka et coll. (Japon) et un point presse des Laboratoires Pfizer (tasocitinib) ; et les communications de F. Buttgereit et al. (Allemagne).
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