Facteurs de risque
Facteurs de risque de chutes les plus fréquemment retrouvés chez les plus âgés (selon HAS) :
Facteurs intrinsèques :
- âge : plus de 80 ans,
- santé et état fonctionnel : activités de la vie quotidienne et mobilité réduites, antécédents de chutes,
- pathologies spécifiques : maladie de Parkinson, démences, dépression, incontinence, notamment urinaire par impériosité,
- troubles locomoteurs et neuro-musculaires : force diminuée au niveau des genoux, hanches, chevilles, préhension manuelle réduite, troubles de la marche (anomalies et vitesse), équilibre postural et/ou dynamique altéré,
- réduction de l’acuité visuelle,
- prise de médicaments : polymédication (au-delà de 4), psychotropes.
Facteurs extrinsèques :
- comportementaux : consommation d’alcool, sédentarité, malnutrition,
- environnementaux : nécessité d’un instrument d’aide (ex : canne), prise de risque, habitat mal adapté.
Des tests en consultation
En consultation, on réalise quelques tests simples à titre systématique pour confirmer l’absence de risque de chute. C’est indispensable en cas de chute signalée, même si elle paraît banale, ou en présence de facteurs de risque de chute.
1) Voudriez-vous vous lever et faire quelques pas ?(Timed up and go test) 1 à 2 minutes / un chronomètre / trois tests successifs, précédés d’un test d’apprentissage non comptabilisé.
Le patient doit se lever d’un siège banal, faire environ 3 mètres, tourner et revenir s’asseoir sans l’aide d’une autre personne (avec ou sans aide de type canne). Le déficit de mobilité commence au-delà de 20 secondes, est important au-delà de 29 secondes (sensibilité [Se] : 87 %, spécificité [Sp] : 87 %)
2) Pouvez-vous tenir en équilibre sur une jambe ?(test unipodal)
Considéré comme anormal si la personne âgée ne réussit pas à tenir sur une jambe au moins 5 sec
(Se : 37 %, Sp : 76 %)
3) Poussée sternale
Un déséquilibre à la poussée est prédicteur du risque de chute (Se : 38 %, Sp : 94 %). À rapprocher des sensations de déséquilibre yeux ouverts (Se : 17 %, Sp : 97 %) ou fermés (Se : 17 %, Sp : 97 %) et de différents tests d’anticipation posturale décrits dans l’argumentaire.
4) Que pensez-vous de …? (walking and talking test)
Les personnes fragiles s’arrêtent de marcher quand elles sont sollicitées sur un autre domaine d’attention, comme de réfléchir pour répondre à une question précise (Se : 48 %, Sp : 98 %).
Encourager
Pour encourager la participation des patients âgés aux programmes de prévention des chutes, il est indispensable de :
- présenter toutes les informations nécessaires en langage simple et s’assurer qu’elles ont bien été comprises ;
- définir avec le patient ce qu’il souhaite et se sent spontanément capable de faire pour prévenir son risque de chute ;
- tenir compte de sa peur de tomber.
Chaque proposition doit être clairement expliquée et négociée au cours de la consultation, en respectant les besoins et valeurs propres à la personne concernée.
Mesures préventives
Principales mesures préventives des chutes chez les seniors.
Chez les plus âgés, l’instabilité posturale peut être combattue par les mesures suivantes :
1. Hygiène de vie à optimiser
- bon état général,
- nutrition équilibrée,
- supplémentation vitamino-calcique en cas d’ostéoporose,
- activité physique suffisante et notamment d’un entretien de la force musculaire des membres inférieurs (marche, vélo d’appartement) ou mieux pour les plus vaillants, gymnastique, Tai Chi ou, mieux, danse qui est considérée comme une des activités protectrices de la santé psychomotrice,
- activité intellectuelle régulière,
- rompre l’isolement pour une personne vivant seule,
2. Douleurs
Traitement des douleurs rhumatismales, opération (prothèse) en cas d’arthrose de hanche ou de genou.
3. Vue et audition
Correction des troubles de la vue (prescription de lunettes adaptées, opération d’une cataracte, détection précoce et le traitement d’un glaucome chronique) et de l’audition (appareillage).
4. Troubles de la marche et de l’équilibre
Identification et traitement de leur cause lorsque cela est possible ; évaluation de l’intérêt d’une kinésithérapie d’entretien ou d’une rééducation de la marche et de la posture, de l’utilité d’une canne, d’un déambulateur, voire d’un fauteuil roulant ; vérification du port de chaussures confortables assurant une bonne stabilité (semelles épaisses ni trop adhérentes ni trop glissantes et de surface au sol importante, tenue de la cheville).
5. Prescriptions médicamenteuses
Réévaluation régulière des indications des médicaments prescrits, notamment ceux pouvant favoriser les chutes.
6. Habitat
Suppression de tous les facteurs de chutes (voir ci-dessus les facteurs extrinsèques de chutes), et installation d’une rampe ou d’une barre d’appui dans les toilettes ; pour les personnes vivant en institution, lorsque le risque de chute devient très élevé, mettre en balance l’intérêt des méthodes de contention mais aussi leur effet négatif de réduction d’autonomie.
Référence : HAS Prévention des chutes accidentelles chez la personne âgée. Recommandations. Novembre 2005.
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