L’étude a analysé l’effet anti-inflammatoire de la cryothérapie (glace ou CO2 pulsé en 2 applications à 8 heures d’intervalle) chez trente-cinq patients souffrant d’une arthrite non septique du genou (16 gouttes, 8 chondrocalcinoses, 5 spondyloarthrites, 6 polyarthrites rhumatoïdes). Ils ne devaient prendre ni biothérapie, ni traitement de fond synthétique, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), corticothérapie ou colchicine. Le critère de jugement principal était l’évolution des marqueurs intra-articulaires de l’inflammation (taux de cytokines), avant et après 2 applications de froid.
L’étude met en évidence :
- une diminution significative de l’EVA douleur (dans les 2 groupes), du taux d’IL-6 (chez tous les patients et dans le groupe glace, mais pas dans le groupe CO2), des taux d’IL-1ß et de Vascular Endothelial Growth Factor (VEGF) chez tous les patients ;
- une diminution non significative des taux intra-articulaire de polynucléaires neutrophiles (PNN), d’IL-17 (chez tous les patients) et de TNF-α (dans le groupe CO2) ;
- des corrélations positives entre les taux d’IL-6 et de PNN, d’IL-1ß et de CRP, de VEGF et de PNN et enfin de VEGF et de CRP.
Commentaire du Pr Cécile Gaujoux Viala
Sur le plan biologique, les données concernant les effets de la cryothérapie sur les cytokines plasmatiques sont éparses, discordantes et portent sur de petits échantillons.
Sur le plan clinique, une revue systématique (1) dans l’arthrite non infectieuse (6 études, 257 PR) a montré que l’application (locale ou corps entier) de glace ou de gaz froid (pendant 7 à 15 jours, 2 fois par jour) diminue l’EVA douleur (-2) et le DAS28 (-0,5).
Dans l’étude présentée à la SFR la cryothérapie locale a montré un effet antalgique et anti-inflammatoire avec une excellente tolérance. Aucune diminution significative des paramètres étudiés n’a été observée pour les genoux témoins controlatéraux non traités par cryothérapie.
Les inclusions vont se poursuivre pour identifier d’éventuelles différences anti-inflammatoires entre glace et CO2. Se posera ensuite la question d’une durée de traitement plus prolongée. Un essai contrôlé randomisé versus AINS et corticoïdes serait souhaitable pour évaluer la taille de l’effet de la cryothérapie et définir sa place dans la stratégie thérapeutique : en alternative, en épargne, ou pour limiter la iatrogénie des autres traitements symptomatiques (AINS, corticoïdes… ?).
(1) Guyot X et al. Expert Rev Clin Immunol. 2014;10(2):281-94
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