Un taux bas de testostérone associé à la polyarthrite chez l’homme

Publié le 09/04/2013
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Crédit photo : BSIP

Une testostéronémie dans les tranches basses chez l’homme pourrait être un signe préclinique de polyarthrite rhumatoïde (PR), selon les résultats de la première étude d’investigation sur ce sujet.

On présuppose depuis longtemps que les hormones sexuelles ont un rôle dans le développement de la PR. Le sexe ratio de la maladie est de 4 hommes pour 6 femmes. Des taux bas de testostérone ont été trouvés dans le fluide synovial de d’hommes et de femmes ayant déclaré la maladie.

Est-ce un facteur contributif ou bien une conséquence de la maladie ? L’équipe Suédoise de Mitra Pikwer a recherché s’il existe des modifications des taux de testostérone et des autres hormones sexuelles des années avant que la PR apparaisse. Ils se sont appuyés sur un programme Suédois longitudinal à visée préventive, le « Swedish Malmö Preventive Medicine Program », qui a commencé en 1974. Les participants ont rempli des questionnaires et ont eu une prise de sang à jeun.

Association significative en cas de PR négative pour le facteur rhumatoïde

En 2004, les auteurs ont identifié 104 hommes chez qui une PR s’est développée et les ont croisés avec 174 témoins du même âge. En moyenne, treize ans s’étaient écoulés entre la prise de sang et le début des symptômes (de 1 an à 28 ans).

Après avoir pris en compte le tabagisme et l’IMC, un taux bas de testostérone se révèle être lié à la survenue ultérieure de la PR. L’association est significative chez les hommes qui ont une PR négative pour le facteur rhumatoïde (le facteur rhumatoïde étant un anticorps indicateur de la sévérité de la maladie).

Ces hommes avaient aussi des taux de FSH significativement plus élevés (hormone hypophysaire impliquée dans la maturation sexuelle et la reproduction) avant la survenue de la maladie. Ce qui peut être une conséquence d’un taux réduit de testostérone, expliquent les auteurs. Qui estiment que les modifications hormonales précèdent l’apparition de la PR et sont à même d’influer sur sa sévérité.

Ils ajoutent à cela des conclusions d’autres travaux indiquant que la testostérone pourrait affaiblir le système immunitaire. « Un taux abaissé de testostérone peut être une conséquence d’un dysfonctionnement testiculaire primaire, ou d’un dysfonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique (HHG), mais aussi une conséquence de l’inflammation, qui peut avoir une action sur l’axe HHG », indiquent les auteurs.

Annals of Rheumatic Diseases, 3 avril 2013.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr