« POUR QU’UN homme fonctionne, explique tout d’abord le Dr Sylvain Mimoun (gynécologue, andrologue, directeur du centre d’andrologie de l’hôpital Cochin à Paris), il doit d’abord être rassuré puis être stimulé. »
Face à une « panne » la femme peut avoir trois types de réaction : dire à l’homme que « ce n’est pas grave », ce qui n’est guère valorisant pour lui ; s’énerver et craquer émotionnellement en ayant des mots qui peuvent être blessants ; enfin, elle peut ne pas s’occuper de l’homme et se concentrer sur son plaisir. « Cette troisième attitude est l’attitude idéale, explique le Dr Sylvain Mimoun, car l’homme n’est plus au centre du problème. Tout se passe mieux si la femme reste sereine. En revanche, la femme ne doit avoir l’impression d’être rejetée. »
Renforcement positif.
Si l’homme perd son érection, la femme experte en psychologie dira des choses positives, en se mettant en avant, elle et son plaisir. Elle fera du renforcement positif. « Elle doit être un accompagnant pour relativiser ou réduire la difficulté et majorer ce qui fait du bien. » Dans certains cas, la femme ne peut en être capable et le couple a besoin d’un thérapeute pour gérer cette stratégie.
Consulter dès la première panne n’est pas nécessaire. En revanche, lorsque le problème devient répétitif et crée un véritable problème au sein du couple (couple qui évite de se coucher ensemble, qui est dans l’évitement l’un de l’autre, couple qui ne fait que parler du problème) il est important d’aller consulter afin d’être rassurés. La plupart du temps, les hommes consultent guidés par leur femme et vont voir leur généraliste qui leur prescrit un IPDE5 (inhibiteur de la phosphodiestérase). Ce traitement ne doit pas être pris par l’homme comme une « roue de secours » auquel il ne croit pas, et qu’il prend en considérant qu’il « n’est plus comme avant ». L’homme doit considérer que son couple va être aidé par cette thérapeutique, aussi bien par le traitement médicamenteux que par la prise en charge psychologique.
Ne pas laisser pourrir la situation.
Généralement, un couple qui avait une vie sexuelle régulière consulte dans les deux ou trois mois qui suivent le début des troubles, parfois plus tardivement si les rapports sexuels étaient plus épisodiques. « Mais surtout, tout dépend de l’ambiance qui résulte de cette difficulté, car il est important de ne pas laisser pourrir la situation pour éviter le cercle vicieux. Les IPDE5 permettent de relancer la mémoire du corps qu’il s’agisse d’une panne organique ou fonctionnelle. »
Enfin, il faut savoir que les femmes acceptent diversement que leur conjoint prenne un IPDE5. Certaines, les incitent à en prendre dès qu’ils ont des problèmes d’érection, d’autres au contraire peuvent se sentir rejetées ou transformées en « sex-toys », d’où la nécessité de privilégier la complicité et la connivence entre les partenaires.
Propos recueillis auprès du Dr Sylvain Mimoun (gynécologue, andrologue, directeur du centre d’andrologie de l’hôpital Cochin, Paris).
Conflits d’intérêts Dr Sylvain Mimoun : collaboration avec les laboratoires Théramex, Pfizer, Lilly et Bayer.
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