Le désir sexuel est une donnée récente introduite par Hélène Kaplan en 1977 et il en existe de nombreuses définitions. Celle qui semble la plus complète est celle de Lévine (1987) pour qui le désir sexuel est « le résultat de l’interaction du système neuro-endocrinien qui donne naissance aux pulsions, de l’activité cognitive qui génère le désir et du processus motivationnel qui implique une volonté à s’impliquer sexuellement et qui induit l’empressement de la conduite sexuelle ». Ce désir est fluctuant, il varie en intensité en fonction de l’âge et du sexe.
Dans le DSM-IV, les troubles du désir sexuel, chez l’homme comme chez la femme, se définissaient par la déficience ou l’absence persistante ou répétée de fantaisies imaginatives d’ordre sexuel et de désir d’activité sexuelle. Dans le DSM-V, paru en mai 2013, la définition des troubles du désir chez la femme est devenue complètement différente de celle de l’homme, laquelle reste pratiquement inchangée.
Qui dit trouble dit souffrance.
Ainsi, aujourd’hui chez la femme, les troubles du désir rassemblent les troubles de l’intérêt sexuel et les troubles de l’excitation en une seule et même définition (Sexual interest arousal disorder [SIAD]). Trois critères doivent être présents notamment, parmi les suivants: désir réduit ou absent, absence de fantasmes, pas d’initiation de l’activité sexuelle ni de réceptivité aux incitations du partenaire, absence ou diminution de l’excitation sexuelle et du plaisir pendant l’activité sexuelle... L’existence d’une souffrance est indispensable pour parler de trouble.
Une nouvelle notion apparaît également dans le DSM-V, celle de la quantification des troubles sexuels. L’item doit être présent dans au moins 75 % des rencontres sexuelles et depuis plus de 6 mois. La notion de détresse interpersonnelle disparaît, le DSM-V se centre sur l’individu, seule compte la détresse personnelle. Le DSM-V a également introduit la notion que l’écart de désir entre une femme et son partenaire ou entre un homme et sa partenaire ne suffit pas pour porter le diagnostic d’un trouble du désir sexuel.
Reste que le DSM-V n’inclut pas les troubles de l’excitation chez l’homme. Faudra-t-il attendre l’arrivée d’un comprimé excitateur destiné à la femme pour que la définition des troubles du désir chez elle change à nouveau ?
Communication du Dr Madeleine Gérardin, médecin sexologue, Nîmes.
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